Dans sa virée picturale, l’artiste restitue au gré de ses 15 peintures à l’huile (en petit et moyen format), et à travers différents plans, la beauté des paysages naturels entre lac, clairière, forêt et autres ambiances saisonnières et aurores boréales. Ces dernières sont une aubaine pour un peintre, avec leurs draperies luminescentes qui reproduisent sur leur bord, dans le ciel nocturne, toutes les couleurs du spectre.
La Presse — L’exposition personnelle «Escapades et couleurs scandinaves» de Samia Ben Youssef est à voir à la Librairie Fahrenheit 451 à Carthage Dermech, jusqu’au 17 février 2025. Artiste autodidacte et juriste de formation, l’artiste s’est formée à la peinture lors de ses nombreux et fréquents séjours à l’étranger, entre autres à Delhi, New York ou Stockholm. Des séjours qui l’ont fortement inspirée et qui ont donné lieu à plusieurs œuvres qu’elle a présentées à différentes occasions à New York (entre 2014 et 2017) et en 2019 dans le cadre d’une exposition à la galerie Saladin à Sidi Bou Saïd, intitulée «Art for Peace», dans laquelle elle a partagé les cimaises avec l’artiste calligraphe chinois Li Guodong.
«Escapades et couleurs scandinaves» émane de l’envie de l’artiste d’immortaliser certains souvenirs et autres images d’une nature nordique qu’elle décrit comme étant à la fois enchanteresse et éthérée. « Une pérégrination au milieu des paysages suédois et une invitation à découvrir le charme de la nature nordique», note cette amoureuse des couleurs à propos de son exposition. Une passion palpable dans les œuvres qu’elle présente, où elle a su parler et faire parler les couleurs et les lumières. Son esthétique s’inscrit dans le courant de la peinture du paysage, cet art figuratif séculaire qui représente le paysage et qui fut revitalisé, à partir des années 1860, par les impressionnistes en France et surtout le grand Paul Cézanne (père de l’art moderne).
Ce dernier disait à propos de cet art : « Peindre d’après nature, ce n’est pas l’objectif, c’est réaliser des sensations», car, pour lui, il ne s’agissait pas de peindre « pour copier la nature ». Cézanne a fortement influencé l’approche du paysage (et plus encore) des artistes Puvis de Chavannes et Gauguin, Ferdinand Hodler et Van Gogh (Les champs de blé aux corbeaux, 1890) ou encore Matisse. Dans sa virée picturale suédoise, Samia Ben Youssef restitue au gré de ses 15 peintures à l’huile (en petit et moyen format), et à travers différents plans, la beauté des paysages naturels entre lac, clairière, forêt et autres ambiances saisonnières et aurores boréales. Ces dernières sont une aubaine pour un peintre, avec leurs draperies luminescentes qui reproduisent sur leur bord, dans le ciel nocturne, toutes les couleurs du spectre. A la manière des impressionistes, elle juxtapose les couleurs par touches de pinceau, amenant luminosité et mouvements. On reconnaît parmi ses œuvres une représentation des batisses colorées de Stortorget, la «Grande Place» de Gamla Stan. Littéralement « la vieille ville », Gamla Stan est à l’origine de Stockholm, il y a plus de 700 ans. C’est un quartier au passé médiéval datant du XIIIe siècle où on découvre avec bonheur un riche patrimoine bien préservé. A voir!