Ce compartiment manque encore d’une touche de finesse et de précision pour peser plus lourd face à des équipes qui se cantonnent en défense.
La Presse—Tenu en échec par l’USBG à Radès, le CA a ainsi lâché des points avant de s’en aller retrouver la JSO ce samedi. Forcément redevable, le CA sera non seulement confronté à l’impatience de ses fans, mais il devra aussi proposer une toute autre production d’ensemble. L’impuissance face à l’impatience, c’est ce qui a polarisé l’attention lors du match face à l’USBG. Et quand le CA évolue dans son fief, l’impatience n’est pas l’apanage des tribunes… Les erreurs sont rarement pardonnées. En clair, et sans parler de garanties de temps accordés aux uns ou aux autres, l’important est que l’effectif se bonifie au fil du temps, et que même les nouveaux arrivants dans un groupe assez rodé ne perturbent pas le fragile équilibre d’équipe établi. Aujourd’hui, toutefois, ce que l’on note avec Bettoni est en rapport avec l’absence de changement dans la continuité.
En l’état, le coach semble toujours d’office installé dans une rotation régulière, et ce ne sont pas les absences pour blessures qui vont invalider cette thèse. Or, pour avoir la trajectoire attendue, certains doivent jouer davantage et d’autres ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers. Et puis, si le coach est l’architecte d’un CA qui se reconstruit depuis quelques mois, il ne doit pas occulter le fait que le monument qui prend forme a besoin tout d’abord de fondations solides. Exemple, le CA ne dispose pas de meneur assez libre pour faire le lien entre le milieu et l’attaque. Un régisseur à l’ancienne qui distribue le jeu et qui sait poser le pied sur le ballon avec aisance et suite dans les idées. Sur ce, on pense peut-être à Kelaleche en meneur, mais Bettoni lui a préféré un autre pion au milieu, récemment, n’alignant l’Algérien que quand le CA commençait à balbutier son football.
Fédérer davantage
Ce CA-là manque donc de talent et de créateurs au milieu car ceux qui occupent actuellement l’entrejeu sont juste à l’image de l’équipe, d’abord appliqués et très volontaires dans l’engagement et les combinaisons, mais pas dans les petits espaces. Puis, ils tombent surtout dans l’attendu par l’adversaire, un comportement-attitude qui frappe à terme tout le collectif de l’équipe. Semakula a ainsi envie de prouver, mais on sent qu’il manque encore d’un poil de confiance, et quand il le fait, ça ne donne pas grand-chose jusque-là, car ce n’est qu’un porteur d’eau. Ghaith Sghaier et même Zemzemi, à leur tour, n’ont pas la qualité technique qui leur permet d’effacer un joueur d’un geste technique, un coup de rein, un passement de jambe. Pour qu’un milieu carbure, il ne suffit ni d’avoir des joueurs percutants, ni des tempéraments martiaux. Il faut aussi du discernement, un accord entre le cerveau et les jambes et surtout de la lucidité pour retourner une situation quelquefois mal embarquée. Voilà pour l’appréciation de certains à propos du groupe sous la main, expertise qui ne demande qu’à être démentie samedi face à la JSO. A Bettoni de plancher ce qui doit l’être d’ici là, mais si encore aujourd’hui, le CA peut nourrir des regrets quant à son manque de percussion offensive face à l’USBG, il revient à l’entraîneur à présent de rafraîchir un esprit collectif qui a pris du plomb dans l’aile depuis quelque temps.