
L’agriculteur Moncef Hamdouni, âgé de 59 ans et originaire de la région de Sidi Bouzid Ouest, poursuit avec détermination plusieurs expériences agricoles visant à découvrir de nouveaux aliments pour le bétail et à résoudre plusieurs défis liés à l’agriculture locale.
Depuis 2017, Hamdouni mène des recherches pour cultiver des plantes capables de s’adapter au climat et aux caractéristiques spécifiques du sol de la région de Sidi Bouzid. Son objectif est de développer des alternatives fourragères qui compensent la pénurie de pâturages et d’aliments pour animaux tout en étant économes en eau.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Hamdouni a expliqué que ses premières expériences ont concerné le quinoa, une plante qu’il a commencée à cultiver en 2017 dans la région de Sidi Bouzid Ouest, une zone caractérisée par un épuisement important des nappes phréatiques et un taux élevé de salinité dans les champs.
Il a mis en avant l’importance du quinoa pour les personnes souffrant de la maladie cœliaque (intolérance au gluten) et pour l’alimentation animale, en utilisant ses résidus comme fourrage après la récolte. Selon les résultats des essais menés, cette plante peut être cultivée avec succès aussi bien au printemps qu’en hiver.
Hamdouni a ensuite élargi ses recherches à d’autres plantes, notamment le Sispane (Sispania), un grand arbre à fleurs jaunes capable de pousser dans divers types de sol. Il est particulièrement résistant aux conditions naturelles extrêmes, supporte la sécheresse, les températures élevées et les sols pollués. Ce végétal est une option idéale pour les agriculteurs, car il améliore la qualité du sol, protège l’environnement et peut aussi être utilisé comme plante ornementale dans les jardins.
L’agriculteur a également testé le sorgho blanc (Sorghum bicolor), une plante herbacée cultivée principalement pour ses graines, utilisées comme aliment pour le bétail, notamment les poulets. Adaptée aux zones chaudes et tolérante à la salinité, cette plante se distingue par sa rapidité de croissance. L’une de ses variétés, le maïs blanc, est consommée par l’homme en Afrique et dans le monde entier en raison de ses nombreux bienfaits pour la santé.
Hamdouni a souligné que ses recherches ont démontré l’existence de solutions viables pour lutter contre la désertification, la pénurie d’eau et la dégradation des sols. Il appelle à un soutien accru pour les agriculteurs, à une intensification des actions de sensibilisation, de formation et de conseil agricole, ainsi qu’à l’ouverture aux innovations susceptibles d’aider à sortir de la crise agricole. Il plaide aussi pour la promotion de l’élevage du bétail afin de maintenir les troupeaux de vaches et de moutons et ainsi réguler les prix de la viande.
Finalement et non moins important, Hamdouni a annoncé qu’il mène actuellement des recherches pour tester d’autres plantes, telles que le moringa, le neem, l’argan, le ponicam et le mangrove, toutes susceptibles de constituer des alternatives fourragères durables, grâce à leur capacité à résister à la sécheresse, à la rareté de l’eau et à leur croissance rapide