Le président du Conseil bancaire et financier de la Banque centrale, Neji Ghandri, a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 3 février 2025, que toutes les banques ont pris les mesures nécessaires pour assurer le bon lancement de la plateforme tunisienne unifiée des chèques, Tunichèque.
Neji Ghandri a aussi précisé que des équipes de soutien et de surveillance quotidienne ont été mises en place, accompagnées d’un centre d’appel dédié aux clients afin de répondre à leurs interrogations sur la plateforme. Ces mesures visent à garantir une transition fluide dès son entrée officielle en exploitation.
Ghandri a souligné que Tunichèque a été développée dans un délai record par des compétences 100 % tunisiennes. Il a également assuré que la Banque centrale, les banques et les entreprises sont pleinement mobilisées pour intervenir rapidement et résoudre d’éventuelles difficultés lors de la première phase d’enregistrement des utilisateurs.
Par ailleurs, pour les personnes ne disposant pas de carnet de chèques, les banques proposent des solutions alternatives telles que les cartes de paiement électronique (cartes de crédit, paiement différé) ou les paiements via téléphone mobile. De nouvelles options de paiement sont en cours d’élaboration et seront annoncées prochainement. Elles offriront des solutions modernes et sécurisées adaptées aux besoins des usagers.
Sur un autre plan, il a indiqué que les banques ont pris toutes les dispositions nécessaires pour garantir le bon fonctionnement et la sécurisation de la plateforme. À cet effet, les employés des agences ont été formés aux nouvelles normes d’octroi des carnets de chèques afin de renforcer le contrôle et limiter les abus.
Pour sa part, Mohamed Sadraoui, chef du pôle des paiements, de la circulation monétaire et des agences à la Banque centrale, a rappelé que le taux d’inclusion financière en Tunisie ne dépasse actuellement pas 40 %.
Il a précisé aussi que deux circulaires ont précédé le lancement de la plateforme. La première définit les obligations des banques dans un cadre réglementaire émis par la Banque centrale. La seconde, publiée récemment, détaille le fonctionnement de la plateforme et fixe les normes techniques pour assurer son bon déploiement et sa sécurisation contre les risques.
Sadraoui a également insisté sur le fait que Tunichèque représente une avancée majeure pour le système de paiement en Tunisie. En introduisant de nouvelles normes de sécurité et de transparence, cette plateforme facilitera les transactions financières, renforcera la confiance des usagers et accélérera l’inclusion numérique et financière du pays.
Parmi les nombreux avantages offerts par Tunichèque, il a mentionné la possibilité de vérifier en temps réel si le solde du tireur est suffisant avant de bloquer les fonds nécessaires. Cette fonctionnalité vise à rationaliser l’usage des chèques et à limiter les incidents liés aux chèques sans provision.
De son côté, Mohamed Lassâd Louati, directeur général de la société commune de compensation électronique, a qualifié la modification de la loi sur les chèques de réforme la plus importante depuis l’adoption du Code de commerce en 1959.
Selon lui, cette mise à jour redonnera au chèque sa fonction première d’instrument de paiement immédiat, en renforçant son rôle légal et en réduisant les abus.
Il a également annoncé que la nouvelle plateforme permettra aux utilisateurs de vérifier la validité des chèques et des soldes de manière simplifiée grâce à un système de numérisation par QR Code. Un pas supplémentaire vers la digitalisation complète des paiements en Tunisie, avec l’objectif à terme d’introduire le chèque électronique.