C’est la question qui se pose après « l’exploit» d’une équipe sfaxienne fortement amoindrie devant l’USBG, mais qui a réussi quand même à empocher trois précieux points.
La Presse — Après la victoire sur le Carrelage de Gabès, le CSS a enchaîné avec un autre succès contre l’USBG dans son fief par 2 buts à 0. Omar Ben Ali, aligné numéro 9 d’entrée, a inscrit le premier but à la 28’ et Hicham Baccar a porté le coup de grâce à l’équipe de Mohamed Ali Mâalej à la 86’. Ça n’arrive pas souvent aux “Jaune et Noir” de Ben Guerdane de se faire battre devant leur public, ce qui donne plus de valeur à la performance des Sfaxiens alors que tous les pronostics, en raison des nombreuses absences pour ce match, ne donnaient pas cher de leur peau et n’étaient pas en leur faveur. Lassâad Dridi et son équipe fortement remaniée ont eu le mérite de déjouer tous ces pronostics et de rentrer avec la victoire.
Une nouvelle formule d’attaque payante
Lassâad Dridi est resté fidèle au même système de jeu, avec un dispositif équilibré, certes, mais à vocation offensive. Même si l’absence du quatuor Habbassi, Dhaoui, Lahmidi et Haboubi était un handicap des plus lourds et pas facile à surmonter, la solution de rechange de tout le bloc de la ligne avant a donné ses fruits, bien au-delà de ce qui était espéré. La composition du milieu de terrain a été le point de départ de la réussite dans cette rencontre. Un seul demi sentinelle devant la défense ( Gaoussou Traoré au départ puis Moussa Bella Conté en seconde mi-temps) et pas les deux à la fois comme milieux ratisseurs dès le coup d’envoi. Cela a permis d’aligner le jeune Mohamed Absi longtemps et injustement ignoré du temps d’Alexandre Santos comme milieu de liaison et de construction, trouvant en Firas Sekkouhi, avancé d’un cran, le parfait complément pour la relance du jeu et le travail d’approche de la zone de vérité adverse. Le CSS a retrouvé cette fluidité dans le jeu qui a permis à Youssef Becha de faire un excellent boulot sur le côté droit et à Fabien Winley d’être assez percutant sur le flanc gauche où il a dézoné après avoir évolué auparavant comme joueur de couloir droit sans grande réussite. Avec l’apport et le soutien de Waddhah Zaidi à la ligne avant, il y a eu un bon nombre de percées suffisantes pour ouvrir d’importantes brèches dans l’arrière-garde de l’équipe de Ben Guerdane, dont l’une a permis à l’attaquant de pointe Ben Amor de tromper le gardien Noureddine Farhati. Ouvrir la marque sur terrain adverse, c’est la plus belle manière d’entrer dans le vif du sujet et de maîtriser le débat avec confiance et sérénité. Surpris par ce but encaissé, Mohamed Ali Mâalej et son équipe n’ont pas pu riposter malgré les essais du duo Ayoub Mcharek-Youssef Becha. Et ça n’a pu que donner des ailes à l’équipe sfaxienne qui a continué sur sa lancée et qui est parvenue à tuer le match à quatre minutes de la fin par Hicham Baccar qui a été un élément de surnombre en attaque décisif malgré son poste de défenseur appelé surtout à défendre l’avance d’un but de la première mi – temps. Lassâad Dridi a toutes les raisons de se sentir soulagé après «l’exploit» de Ben Guerdane. «Nous avons montré qu’avec l’envie de jouer sans complexe et la volonté de bien faire, nous pouvons pallier les défaillances dans le groupe et livrer un match plein. Mettre le cœur et jouer collectif, c’est notre seule recette pour améliorer nos performances et donner des indices rassurants pour pousser à une résolution rapide de la crise administrative qui a frappé de plein fouet le club».