Accueil Economie Get Entrepreneurial 2.0 – La RSE : Une obligation contraignante ou une alliée pour les entrepreneurs ?

Get Entrepreneurial 2.0 – La RSE : Une obligation contraignante ou une alliée pour les entrepreneurs ?

Outre la finance, les bonnes pratiques en matière de génie industriel et, bien entendu, les compétences technologiques, un jeune entrepreneur ou un startuppeur qui veut lancer son propre business doit être initié aux nouveaux enjeux environnementaux auxquels l’entreprise d’aujourd’hui doit répondre et s’adapter. Et c’est, d’ailleurs, l’un des objectifs de l’événement phare de l’Ensi Junior Entreprise « Get Entrepreneurial 2.0 ».

La Presse — Initier les futurs entrepreneurs du domaine de l’IT, ainsi que les startuppeurs en herbe, à l’importance de la dimension environnementale et notamment de la RSE dans tout projet naissant était l’une des principales thématiques débattues lors de l’événement «Get Entrepreneurial 2.0». Organisé récemment par l’Ensi Junior Entreprise au siège de l’Utica, cet événement phare a permis, grâce à des débats de haut niveau réunissant plusieurs experts de renom, d’informer les élèves ingénieurs, startuppeurs et jeunes entrepreneurs sur les défis économiques majeurs auxquels tout créateur d’entreprise doit faire face aujourd’hui.

Le bilan carbone, le nouvel indicateur à suivre

Le panel consacré aux enjeux de durabilité et à l’innovation verte a apporté une précieuse contribution à l’auditoire, qui découvrait un sujet encore peu familier. Qui aurait cru, par exemple, qu’une simple conversation avec une intelligence artificielle consomme plus de 10 litres d’eau ou que la fabrication d’un seul jean peut consommer jusqu’à 10.000 litres d’eau ? Les intervenants ont ainsi passé en revue divers sujets liés à la RSE, notamment les Objectifs de développement durable (ODD), l’empreinte carbone et le bilan carbone.

Wassima Saber, consultante internationale en normes de développement durable, a insisté sur la nécessité pour les futurs entrepreneurs de prendre conscience des enjeux environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Elle a souligné l’importance du bilan carbone au sein des entreprises, une pratique largement répandue à l’international, mais encore émergente en Tunisie. Ce bilan permet de mesurer les émissions de gaz à effet de serre générées par chaque activité d’une entreprise, que ce soit dans son circuit de production ou lors de la prestation d’un service. Dans un contexte d’urgence climatique, cette évaluation est devenue une norme incontournable à l’échelle mondiale.

L’experte a également précisé que, dans un avenir proche, le calcul du bilan et de l’empreinte carbone dans le cadre du reporting extra-financier deviendra une obligation pour les entreprises tunisiennes. La Tunisie prévoit, affirme-t-elle, d’instaurer une taxe carbone basée sur une taxonomie verte, c’est-à-dire selon le type d’activité de l’entreprise. Cette taxe sera appliquée progressivement, en commençant par le secteur cimentier, puis les mines et enfin l’industrie textile.

C’est aussi un moyen de réduire les coûts de production

Hamed Benida, fondateur d’Anthive et consultant en croissance, a, pour sa part, mis en avant les avantages économiques d’une démarche écologique pour une entreprise industrielle. Au-delà de l’impact environnemental, il a souligné qu’une politique de décarbonation permet, à terme, de réduire les coûts de production, un enjeu crucial pour les industriels. Selon lui, la meilleure approche consiste à optimiser la chaîne de valeur et à améliorer la gestion technique du bâtiment (GTB).

Imen Ben Jemiaa, experte et formatrice en éco-entrepreneuriat, a rappelé que la RSE n’est plus un choix, mais une nécessité pour les jeunes entrepreneurs. Entre obligation législative et engagement volontaire, elle estime que le véritable enjeu réside dans la prise de conscience des entreprises elles-mêmes. Bien que la Tunisie dispose de lois alignées sur les nouvelles réglementations environnementales internationales, une démarche RSE efficace doit impliquer l’ensemble de la hiérarchie, à commencer par le top management. Pour éviter le greenwashing, une stratégie RSE doit s’accompagner d’objectifs concrets et d’un effort de communication et de sensibilisation touchant l’ensemble du personnel. De son côté, Imen Louati, CEO de Time Sustainability, a mis en lumière les conséquences du réchauffement climatique sur la Tunisie, un pays qui, bien qu’il ne soit pas un grand pollueur, subit de plein fouet ses effets. Elle a insisté sur l’importance de l’économie circulaire comme solution durable pour limiter la production de déchets et a mis en avant la nécessité de réduire la consommation de manière générale, un levier efficace pour préserver les ressources et protéger l’environnement.

Charger plus d'articles
Charger plus par Marwa Saidi
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *