Karim Romdhani, directeur de la gestion du régime de base d’assurance maladie à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), a déclaré que la carte “Labès” représente une avancée majeure dans la transition numérique de la caisse.
Il a souligné que toutes les mesures nécessaires ont été mises en place pour assurer la réussite de cette transformation. Lancé en 2019, le projet a été ralenti par la crise du Covid, mais reprend désormais son déploiement à grande échelle.
Intervenant ce vendredi sur les ondes d’une radio privée, Romdhani a précisé qu’un partenariat a été signé avec la Poste Tunisienne, chargée de la distribution des cartes. À ce jour, environ 2 millions de cartes ont été délivrées. En 2023, une phase pilote a été menée avec les établissements hospitaliers, aboutissant à des résultats encourageants.
Dans les jours à venir, la CNAM accordera une priorité absolue à la distribution de la carte “Labès”, qui remplacera définitivement la carte papier encore utilisée par les affiliés. Cette carte électronique offrira un accès simplifié aux services de santé via un lecteur automatique et permettra aux assurés de vérifier leur plafond de remboursement directement sur la plateforme numérique.
Grâce à la carte “Labès”, les prestataires de soins pourront consulter en toute sécurité les informations des affiliés tout en garantissant la protection de leurs données personnelles. Cette innovation contribuera également à mieux maîtriser les dépenses de santé des citoyens.
Romdhani a aussi révélé qu’environ 1,5 à 1,7 million d’affiliés n’ont pas encore reçu leur carte “Labès”. Des efforts supplémentaires seront déployés pour les en doter rapidement. Outre la distribution via les centres dédiés, la CNAM prévoit d’organiser des sessions de formation dans les hôpitaux publics, en partenariat avec le ministère de la Santé. Ces formations, qui se dérouleront sur les six premiers mois du projet, permettront d’accompagner les professionnels de santé dans l’adoption de cette nouvelle technologie.
Afin d’encourager les affiliés et les professionnels de santé à retirer leur carte, la CNAM lancera prochainement une campagne d’information massive.
D’autre part, toutes les structures hospitalières publiques sont désormais équipées de la plateforme numérique permettant l’utilisation de la carte « Labès ». En 2025, les efforts seront intensifiés pour résoudre les éventuels problèmes techniques. Un bureau permanent de la CNAM sera également installé dans les grands hôpitaux afin de traiter les difficultés en temps réel et d’améliorer la prise en charge des patients.
Il a aussi rappelé que la carte “Labès” sera valable jusqu’à 15 ans et son renouvellement sera automatique via les institutions d’affiliation, évitant ainsi aux citoyens d’effectuer des mises à jour fréquentes comme c’était le cas avec la carte papier.
Concernant son adoption dans le secteur privé, un avenant aux conventions existantes sera mis en place afin de faciliter son utilisation par tous les prestataires de soins.
En ce qui concerne son coût, Romdhani a indiqué qu’un appel d’offres sera bientôt lancé pour la production de nouvelles cartes. Bien que leur fabrication soit plus onéreuse que celle des cartes papier, l’impact global sur les finances de la CNAM restera maîtrisé grâce aux économies générées par la digitalisation du système.
“Même si le coût est plus élevé, la transition vers la digitalisation est incontournable”, a-t-il affirmé, précisant que ce budget a été étudié de manière approfondie.
Il a aussi souligné que la carte “Labès” s’inscrit dans un vaste projet de modernisation de la CNAM. Toutes les mesures nécessaires seront mises en place dans les prochains jours afin d’en garantir l’accessibilité à l’ensemble des affiliés.
Montygo
7 février 2025 à 21:30
Ça fait deux ans que je l’ai et cette carte n’est malheureusement toujours pas opérationnelle et c’est vraiment dommage.
À titre d’exemple, ayant choisi la formule « système de remboursement » sur frais médicaux payés, cette carte permettrait, sur présentation d’une ordonnance médicale dans les délais de validité, le payement effectif des frais pharmaceutiques après déduction des montants remboursables suivant le barème de la CNAM.
On pourrait commencer par tester ce système avec les prises en charge APCI dans certaines pharmacies, prises en charge qui sont pratiquement identiques pour les médicaments prescrits à chaque renouvellement d’ordonnance. Ces médicaments, une fois fourni par l’officine, verraient leur code barre « lus » par un dispositif optique et enregistrés sous le code unique de la carte pour vérification par la Caisse Maladie.
La même procédure pourrait être adoptée par certains médecins dans leur cabinet lors de la consultation et le paiement effectif résulterait de la différence honoraires, montant du remboursement deduit, chaque médecin disposant aujourd’hui d’un PC ou d’un smartphone permettant ce type d’opération instantanément.
Moins de paperasse, moins de temps perdu aux guichets de la CNAM, dans les bureaux de cette dernière pour le traitement des feuilles de soins, et lors du traitement du paiement aux guichets de la Poste Tunisienne.