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Financement des PME: Pour un accompagnement ciblé

L’accès au financement demeure un enjeu majeur pour les PME en Tunisie. Au cours des dernières années, la situation des petites entreprises a significativement régressé, entraînant une augmentation alarmante des faillites.

La Presse — Face à des défis croissants, ces entités économiques peinent à accéder aux financements et aux marchés publics, se heurtent à des retards de paiement, et subissent un manque d’incitations fiscales. Cette situation qui dure depuis des années nécessite, désormais, des solutions adéquates pour soutenir les PME. Ces dernières continuent de faire face à des obstacles financiers majeurs, exacerbant leur situation déjà précaire sur le marché.

Les PME se confrontent,  également,   à de grandes difficultés pour obtenir des crédits bancaires — problème complexe et d’actualité —,  sachant que le soutien financier demeure un des leviers indispensables pour renforcer leur compétitivité, améliorer leurs performances et contribuer à un écosystème économique plus robuste. Cette situation nécessite une attention particulière et des mesures concrètes pour créer un environnement plus équitable et dynamique.

Car le marché continue, aujourd’hui, à être monopolisé par les grandes entreprises. Il ne s’agit pas, certes, d’octroyer que du financement à cette catégorie de PME, mais il est question de mettre en synergie cette catégorie d’entreprises avec les clients potentiels des secteurs publics, semi-publics et privés.

L’objectif de ce rapprochement est de faire fructifier le chiffre d’affaires des PME, tout en diversifiant leur portefeuille afin qu’elles puissent assurer leur autonomie financière sur le moyen et le long terme.

Un taux de fermeture d’environ 39 % par an.

Dans ce contexte, le porte-parole de l’Association nationale des petites et moyennes entreprises (Anpme), Abderrazak Houas, n’a pas manqué de rappeler récemment qu’il existe près de 870.000 petites et moyennes entreprises (PME) en Tunisie. Ce tissu économique connaît malheureusement un taux de fermeture d’environ 39 % par an.

Et d’ajouter que la durée de vie moyenne des PME en Tunisie est de 18 mois. « Parmi les raisons qui mènent à la faillite des entreprises et à leur sortie du marché économique figurent le manque de législations favorisant le concept de liberté économique, d’autant plus que de nombreuses lois datent des années 60 et 70 et ne correspondent plus au contexte actuel », précise-t-il.

Et d’expliquer que la plupart des PME opérant dans le secteur agricole se basent sur l’autofinancement, tandis que les financements de l’Etat permettent de créer un nombre réduit d’entreprises, face à une contribution très faible des banques.

La même source a souligné que « la réticence des banques à financer le secteur agricole est due à leur manque de volonté de prendre des risques, considérant le secteur agricole comme un secteur non productif et comportant des risques élevés ».

LF 2025 : mesures et avantages

Dans la loi de finances 2025, l’exécutif a mis en place une batterie de mesures et avantages au profit des petites et moyennes entreprises. Ces mesures visent à simplifier l’accès aux financements des PME, des startup et des entreprises actives dans le secteur agricole avec des conditions préférentiels à travers la mise en place d’une ligne de financement d’un montant de 10 millions de dinars et un montant de 7 millions de dinars, dédiée aux entreprises dans les secteurs de l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, pour l’octroi de prêt à moyen et long termes. A ceci s’ajoutent l’exonération des PME du paiement partiel ou total des intérêts de retard ainsi que le rééchelonnement du principal et des intérêts des crédits auprès de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme), et ce, sur une période maximale de 10 ans, outre la création d’un mécanisme de garantie des financements accordés durant la période du 1er janvier 2025 à fin décembre 2026, au profit des PME, et ce, dans le cadre du programme de la restructuration financière. Un montant de 20 millions de dinars a été alloué à ce nouveau mécanisme.

C’est dire que les PME tunisiennes demeurent le centre névralgique de notre économie, quoique leur contribution reste relativement faible. L’Etat est intervenu via plusieurs instruments pour desserrer les obstacles au développement des PME, notamment au niveau du financement et de l’amélioration de la compétitivité. La contrainte de financement des PME était certainement l’obstacle le plus visible du fait des désaccords entre banquiers et chefs d’entreprise.

Baisse du chiffre d’affaires

D’après les indicateurs, le chiffre d’affaires des PME a régressé à 41% en 2022 contre 70% en 2020. Les PME en 2022 ont compté sur leurs propres ressources et ont investi avec modération. Elles ont peiné à trouver un financement adéquat à leur besoin, mais y sont arrivées même partiellement. Les entreprises exportatrices semblent avoir le mieux dépasser le cap de la crise sanitaire du Covid.

Selon les enquêtes menées par la Banque mondiale, 21,9 % des entreprises considéraient le manque d’accès au financement comme un obstacle majeur en 2023, elles étaient 43,9 % en 2020. « Les PME, qui ont quant à elles accès à des financements, obtiennent principalement des crédits de court terme, en raison notamment d’un manque de liquidités à long terme dans le secteur bancaire », précise la BM.

Rappelons qu’en appui aux petites et moyennes entreprises (PME), le PLF 2024 a mis en place une ligne de financement moyennant une enveloppe de vingt millions de dinars pour financer des projets d’investissement à forte valeur ajoutée, dans les domaines des énergies renouvelables et l’économie verte. Cette mesure a permis à la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme) d’honorer ses engagements envers ses clients, de disposer des liquidités nécessaires à court et moyen terme.

Par ailleurs, une nouvelle ligne de crédit de 115,6 millions d’euros de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) a été mise en place, destinée à soutenir les PME tunisiennes à accéder plus facilement aux ressources à long terme. Ce mécanisme de financement s’inscrit dans le cadre du projet d’accompagnement de la relance économique.

L’objectif est d’encourager l’investissement et de contribuer à l’inclusion financière, au développement régional, à la promotion de l’économie verte, avec l’attribution de quotas de financement aux PME dirigées par des femmes.

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