Accueil A la une Paiements en Tunisie : la réforme des chèques a-t-elle raté sa cible ?

Paiements en Tunisie : la réforme des chèques a-t-elle raté sa cible ?

L’économiste Mohsen Hassan a déclaré ce lundi que la réforme de la loi sur les chèques était une nécessité absolue d’un point de vue juridique afin de rétablir la valeur du chèque comme moyen de paiement immédiat et non différé.

Intervenant sur les ondes d’une radio privée m, Hassan a souligné que les compétences de la Banque centrale et du système bancaire et financier ont prouvé leur efficacité sur le plan technique en mettant en place, en un temps record, une plateforme numérique pour le traitement des chèques. Il a qualifié cette avancée de très positive et d’un pas important vers la digitalisation, appelant toutefois à la création d’une plateforme dédiée aux transactions administratives.

En revanche, Mohsen Hassan estime que la nouvelle loi sur les chèques n’a pas atteint ses objectifs économiques et financiers en raison de l’absence d’alternatives viables. Selon lui, le système bancaire et financier aurait dû anticiper cette réforme en proposant des solutions de substitution.

Il a expliqué que plusieurs alternatives auraient pu accompagner cette transition. Il cite notamment le développement de l’usage des cartes bancaires et des moyens de paiement électronique, l’encouragement à utiliser les lettres de change et les cartes bancaires comme instruments de crédit ainsi que le renforcement des mécanismes de financement de la consommation en facilitant l’accès aux crédits à court terme.

Mohsen Hassan a également souligné le rôle essentiel des compagnies d’assurance, qui auraient dû, selon lui, développer des produits spécifiques pour garantir les ventes à crédit. Il a insisté sur l’importance de l’assurance dans un tel contexte.

Finalement et non moins important, il a mis en garde contre les effets pervers de cette réforme. Il a expliqué que les transactions se font désormais davantage en espèces, alors que le pays œuvrait à réduire cette tendance. Il a averti que cette situation pourrait accentuer l’évasion fiscale et l’expansion du marché parallèle. Il a conclu que si cette réforme était nécessaire, elle a été mise en place sans la préparation adéquate.

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