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Au moins 48 personnes ont péri dans l’effondrement d’un site d’extraction d’or non autorisé à l’ouest du Mali, samedi, a annoncé la police locale. Selon les autorités, certaines victimes sont tombées dans l’eau, parmi lesquelles une femme portant son enfant sur son dos.
Un responsable local a précisé que la tragédie s’est produite sur un site abandonné, autrefois exploité par une entreprise à Bilali Koto. « La majorité des victimes sont des femmes », a-t-il ajouté.
Aboubacar Keïta, de l’Association des orpailleurs de Kidal, a confirmé un bilan d’au moins 48 morts sur ce site d’extraction illégal.
Le Mali et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest sont régulièrement frappés par ce type d’accidents dans les mines d’or artisanales. De nombreux chercheurs d’or affluent vers ces mines abandonnées dans l’espoir de découvrir quelques grammes du précieux métal, souvent au péril de leur vie.
Bien que l’un des pays les plus pauvres du monde, le Mali est aussi l’un des plus grands producteurs d’or du continent. L’exploitation minière, qu’elle soit industrielle ou artisanale, constitue un pilier essentiel de son économie. Selon les données de la Banque mondiale pour 2023, les revenus issus de l’or représentent près d’un quart du budget national.
En décembre dernier, le ministre de l’Économie, Alousseni Sanou, a annoncé que son pays avait engrangé 700 milliards de francs CFA (soit plus d’un milliard d’euros) grâce à la négociation et à la renégociation de contrats miniers.
Les drames liés à l’orpaillage sont récurrents. Il y a moins d’un an, un glissement de terrain avait causé la mort de plus de 70 personnes dans une mine d’or du sud du Mali. Fin janvier, au moins dix mineurs, majoritairement des femmes, ont également trouvé la mort dans l’effondrement d’une autre mine au sud du pays.
L’or attire aussi bien de grandes compagnies étrangères opérant avec l’aval des autorités que des artisans venus de toute la région. Ces travailleurs, souvent hors de tout cadre réglementaire, prennent d’énormes risques pour extraire le métal précieux, sans aucune protection.
Les effondrements de mines artisanales sont fréquents au Mali, en Mauritanie, au Sénégal et en Guinée. Ces accidents sont d’autant plus meurtriers que les opérations de secours sont rares, les sites étant souvent isolés et difficiles d’accès.
La Presse avec Agences