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On n’a jamais vu autant de plateaux de télé et de radio consacrés au football. Avec des débats vides et inutiles qui nuisent aux clubs.
La Presse — Il n’est pas inutile d’éclairer la lanterne des mordus du sport-roi dans notre pays, nous en convenons. Les téléspectateurs et les auditeurs ont besoin d’être informés du plus petit détail dans ce domaine. Seulement, trop c’est trop! Tout le monde est plus que lassé de ces soi- disant chroniqueurs sportifs qui viennent régler des comptes plutôt que d’être impartiaux et objectifs dans leur analyse des faits. Le populisme semble être l’arme secrète pour faire discréditer aux yeux de tous tel ou tel arbitre, voire tel ou tel responsable! Et à qui mieux mieux. Le simulacre de chroniqueur pousse parfois le bouchon un peu plus loin que son vis-à-vis, croyant gagner la sympathie d’une frange de fans bien ciblée. Peu importe l’absurdité de ses propos! L’essentiel est de se faire remarquer, faire le buzz, pour durer dans les médias. Celui-ci critique une décision arbitrale qui ne relève pas de ses compétences et celui- là réplique d’une manière véhémente ou cynique, pensant détenir la vérité.
La mauvaise foi !
La mauvaise foi et la surenchère des propos déplacés ont atteint le paroxysme depuis que le nouveau bureau fédéral a été élu. Avant même leur prise en main de la FTF, plusieurs membres ont été étiquetés et leurs noms respectifs sont jetés parfois en «pâture». Des photos et des vidéos indésirables, et qui ne sont plus d’actualité, refont surface particulièrement dans les réseaux sociaux. Pourquoi tant d’animosité dans les milieux sportifs tunisiens où tout le monde connaît tout le monde? Les «chroniqueurs» sportifs parlent moins de technique que de coulisses et d’arbitrage. Tel arbitre a reçu un appel téléphonique à la mi- temps d’un match, tel autre a accordé un penalty imaginaire à telle équipe et pour boucler la boucle, un autre a frustré un club en ne lui sifflant pas un coup de pied de réparation des plus réguliers. Qui croire? Tous ces intervenants veulent tous avoir raison! Personne n’a confiance en personne. Et ce ne sont plus uniquement les prétendants au titre qui sont les seuls visés par des commentaires de tous genres et à tout-va ! Même le CAB, qui est pourtant mal classé, n’est pas épargné… La raison ? Le président de la FTF, fraîchement élu, est bizertin ? ! L’équipe cabiste n’a-t-elle pas alors le droit de bénéficier d’un penalty ? Ou encore moins de vaincre un club du haut du tableau ? Si, par mérite, les «Jaune et Noir» gagnent c’est parce que Moez Nasri est de Bizerte. Un raisonnement on ne peut plus insensé et creux ! On a entendu des entraîneurs de Ligue 1, lors de la dernière journée, reprendre de pareilles déclarations ridicules à leur compte. À l’issue du match CAB- ST, il n’a manqué à Sofiene Hidoussi que de dire pardon à l’adversaire pour avoir marqué sur penalty ! Et fou furieux contre ces mêmes semblants de chroniqueurs pris en flagrant délit de mauvaise foi, il déclare : «On nous montre un penalty non accordé à l’ASS contre le CAB, mais on oublie volontairement deux autres penalties non sifflés au CAB lors du même match. C’est révoltant». Pourquoi voudrait- on cacher son échec en pointant du doigt systématiquement l’apparentement des membres de la FTF à telle ou telle région? Le bureau fédéral est là pour servir l’intérêt du football national et non pas régional à ce que l’on sache! Qu’on soit de Bizerte, du Kef, de Gabès, de Sousse, de Sfax, de Tunis ou d’ailleurs, tout le monde est sur un pied d’égalité. Alors, de grâce, cessons de chauffer les esprits, la plupart du temps, gratuitement !