Accueil A la une Classement des régions tunisiennes selon leur niveau de risque sismique

Classement des régions tunisiennes selon leur niveau de risque sismique

La Tunisie, située à la frontière des plaques tectoniques africaine et eurasienne, présente un environnement géologique complexe, caractérisé par une sismicité qui, bien que modérée, demeure un facteur de risque pour la sécurité des populations. C’est ce qu’a indiqué Hassen Hamdi, Chef de service de recherche et développement en géophyisque à l’Institut National de Météorologie, dans une interview accordée à La Presse.

Notre interlocuteur a ajouté qu’en se basant sur les enregistrements historiques des séismes et l’analyse de la néotectonique, il est possible de distinguer plusieurs zones à risque, dont certaines ont été touchées par des événements notables au cours des siècles passés. La Tunisie a enregistré plusieurs événements sismiques de magnitudes variables au cours des siècles, montrant une activité continue, mais généralement faible.

Parmi les événements majeurs dans l’histoire récente, on peut citer les suivants : Un séisme de magnitude 6.8 a frappé Kairouan en 854. Bien que ce tremblement de terre soit difficile à vérifier historiquement, il montre que la zone est susceptible de secousses puissantes.

Une série de séismes d’une magnitude comprise entre 5.6 et 6.0 a été enregistrée à Tunis en 1750, 1752, 1758 et 1863, affectant la capitale et ses environs. Ces événements témoignent de la sismicité persistante dans la région. Un séisme de magnitude 5.0 a frappé la région d’El Jam en 1870, illustrant l’activité sismique modérée, mais régulière dans le centre de la Tunisie.

La région nord de Bizerte a également été touchée par des séismes de magnitude 5.0 à 5.6, en 1894 et 1905, affectant les infrastructures et la population locale. Un séisme de magnitude 5.0 a secoué la région de Tozeur en 1936, marquant la présence d’une activité sismique notable dans le sud du pays.

Un séisme de magnitude 5.2 a été enregistré dans le Golfe de Gabès, illustrant l’activité sismique potentiellement dangereuse dans le sud de la Tunisie. Ces événements historiques montrent une concentration d’activités sismiques dans plusieurs régions du pays, notamment à Tunis, Kairouan, Sfax, Gafsa et la péninsule du Cap Bon.

La plateforme orientale, comprenant des zones telles que Monastir, Sousse, Msaken, Mahdia, El Jam et Sfax, est particulièrement exposée à des secousses modérées dues à la réactivation des failles orientées Nord-Est, Est-Ouest et NordEst-SudEst. La sismicité dans cette zone est régulièrement observée, bien que les magnitudes des tremblements de terre soient généralement faibles (entre 5.0 et 5.6).

Toutefois, la réactivation de ces failles peut entraîner des événements plus significatifs, comme ce qui a été observé lors du séisme de Tunis en 1863 (magnitude 6.0). La péninsule du Cap Bon, au nord-est de la Tunisie, est une zone particulièrement active en raison de la présence de failles actives qui traversent cette région.

Les failles qui bordent la dépression de Zaouiet Azmour et la dépression de Grombalia sont responsables de certains des séismes historiques enregistrés, comme celui de 1892 près de Hammamet (magnitude 5.0). Cette zone demeure un secteur à risque, surtout du fait des failles actives et de leur potentiel de réactivation.

Le bloc stable de Kasserine et la région centrale de la Tunisie, caractérisés par des phénomènes néotectoniques, présentent une sismicité relativement faible, mais régulière. Les réactivations des failles pré-néotectoniques dans des zones comme Gafsa, Stah Hlima, Orbata, Nafta-Tozeur et Gabès peuvent générer des tremblements de terre modérés. Les diapirs, où des mouvements géologiques intenses sont en cours, sont à l’origine d’une activité sismique dans des zones telles que Ghardimaou, Bou Salem, Gafour, Kef et Mjez El Bab. Ces régions présentent des tremblements de terre généralement faibles, mais l’activité continue le long de ces structures géologiques pourrait à l’avenir entraîner des événements plus puissants. Les failles associées aux diapirs sont donc des sources de vigilance constante.

Par ailleurs, les événements historiques et récents montrent que les zones les plus exposées sont celles de Tunis, Kairouan, El Jam, Sfax et la péninsule du Cap Bon, en raison du mouvement des failles.

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