Accueil Société Entre la destruction et la renaissance : Dalenda, la femme qui a redonné vie à son rêve

Entre la destruction et la renaissance : Dalenda, la femme qui a redonné vie à son rêve

Depuis les hauteurs de la baie de Melloula, les forêts de pins d’Alep et de chêne-liège, noircies par les flammes et dévastées par la sécheresse, attendent patiemment leur régénération. Prêtes à se redresser, même si cela implique un remplacement, ces forêts meurtries surplombent l’une des plus belles baies de la région. C’est là, entre ces arbres, qu’un restaurant et un espace touristique se dressent, symboles d’une résilience et d’une renaissance pour un environnement autrefois ravagé par un incendie dévastateur.

Ce projet, qui semblait condamné à l’oubli après avoir été englouti par les flammes, a été ressuscité par Dalenda Medini, une entrepreneuse de 42 ans, titulaire d’un diplôme de technicien supérieur en foresterie. Animée par sa passion et sa détermination, elle a redonné vie à son entreprise, insufflant un nouvel espoir dans cette région dont les forêts ont été réduites en cendres.

Dalenda fait partie des nombreuses victimes de l’incendie qui a dévasté son projet. Les flammes ont englouti toutes ses constructions : cabanes, sièges et fours en terre, construits de ses propres mains. Elle se retrouve alors face à l’inconnu, son rêve de longue date, entamé en 2008, semble s’effondrer. Ce rêve avait pris la forme d’un parcours de onze ans pour finaliser son dossier administratif et obtenir l’accord de l’administration des forêts pour installer son projet. Malgré cette période de doutes et de difficultés, Dalenda n’a jamais abandonné. Elle a transformé cette épreuve en une histoire de réussite qui continue d’inspirer ceux qui croisent sa route.

Aujourd’hui, Dalenda, vêtue de son uniforme de travail, supervise les préparations des plats traditionnels, le pain cuit dans des fours artisanaux et les jus naturels extraits des produits de la forêt. Elle reste indifférente aux obstacles administratifs qui ont entravé sa quête pour obtenir des compensations pour les pertes subies. Pour elle, ce qui compte avant tout, c’est la renaissance de son projet et la satisfaction de ses visiteurs.

Sept mois seulement après le drame, Dalenda a réussi à réhabiliter son espace détruit, prouvant que la confiance et le défi peuvent se relever plus rapidement que prévu, rapporte l’agence Tap. L’aide spontanée de la communauté et le soutien constant de nombreuses personnes ont joué un rôle clé dans cette reprise. Grâce à sa vision optimiste et à son courage, elle a redémarré son restaurant bio, tout en intégrant des produits de la forêt locale dans ses plats, et a maintenu l’emploi de plusieurs femmes qui travaillent avec elle.

Aujourd’hui, Dalenda rêve d’élargir son projet et de le développer davantage. Elle souhaite faire de son espace une destination privilégiée pour les touristes locaux et étrangers, tout en restant fidèle à son engagement en faveur de l’écotourisme et de la préservation des ressources naturelles. Pour elle, ce projet est bien plus qu’une simple entreprise : c’est un symbole de résilience et de détermination, un modèle pour ceux qui croient en leur capacité à faire face aux épreuves et à créer du changement.

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