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Arafa El Achtor, conseiller en services financiers à la Direction générale des études et de la réconciliation fiscale, Unité des politiques fiscales, a révélé que plus de 61 % des contribuables soumis au barème de l’impôt sur le revenu ont observé une augmentation de leur salaire net, en raison de la réduction de l’impôt. Cette augmentation dépasse les 50 dinars, soit environ 5 % du salaire net avant l’augmentation.
Lors d’une déclaration médiatique, à l’occasion de la neuvième session du Forum fiscal organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises à Sfax, sous le thème “Fiscalité du travail et pression des prélèvements obligatoires”, Arafa El Achtor a souligné que le nouveau barème de l’impôt sur le revenu avait contribué de manière significative à l’amélioration du pouvoir d’achat et à l’augmentation du revenu net des personnes physiques.
Il a ajouté que l’objectif principal de ce barème est de promouvoir une justice fiscale, notamment pour les personnes à faibles et moyens revenus, en prenant en compte diverses situations économiques, d’améliorer le pouvoir d’achat et de réduire l’impôt sur les bas et moyens revenus, tout en favorisant l’investissement des entreprises.
Hafedh Laamouri, ancien président-directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale et ancien ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a réagi en estimant que ce nouveau barème est une “tempête dans un verre d’eau”, notamment pour les personnes à hauts revenus, représentant 1,6 % de la population, ainsi que pour les fonctionnaires et les catégories les plus vulnérables. Selon lui, la réduction ou l’augmentation de leurs salaires ne constitue qu’une part minime de leur revenu.
Laamouri a également exprimé son optimisme quant aux réformes en cours visant à améliorer le climat d’investissement en Tunisie. “L’investisseur, qu’il soit étranger ou tunisien, ne se soucie ni des salaires bas ni des salaires élevés. Ce qui compte pour lui, c’est la transparence dans le climat des affaires et la simplification des démarches administratives”, a-t-il précisé. Il a insisté sur la nécessité de lier les contributions fiscales des citoyens aux services publics fournis par l’État.
En conclusion, Laamouri a souligné que le budget de l’État repose principalement sur les impôts, faute d’autres sources de revenus, en raison de l’absence d’investissement et de la crise économique que traverse le pays.
Pour sa part, Khaled Selami, président de la branche de Sfax de l’Institut arabe des chefs d’entreprises, a expliqué que ce forum a permis d’aborder un sujet crucial : l’impact du nouveau barème de l’impôt sur le revenu sur le pouvoir d’achat des travailleurs et des consommateurs. Il a précisé que, du point de vue des équilibres financiers, ce barème sert les intérêts du budget de l’État. Cependant, la réduction des salaires des cadres supérieurs pourrait avoir des effets négatifs sur la compétitivité de l’économie tunisienne, en entraînant la fuite de ces cadres vers les grandes entreprises mondiales.
Khaled Selami a conclu en appelant à la mise en place de mécanismes permettant de développer les entreprises, l’économie et la valeur ajoutée, afin de surmonter la crise économique actuelle, exacerbée par la conjoncture mondiale et l’évolution technologique qui conduit à la disparition de certains métiers et à l’apparition de nouvelles professions adaptées aux technologies modernes.