Accueil A la une Quelles sont les causes des récentes secousses telluriques à Meknassy et quel risque représentent-elles ?

Quelles sont les causes des récentes secousses telluriques à Meknassy et quel risque représentent-elles ?

Récemment, la région de Meknassy, située dans le sud de la Tunisie, a été secouée par une série de tremblements de terre, attirant l’attention des experts et des autorités locales. Le 3 février 2025, un séisme de magnitude 4,9 a frappé la région, suivi de plusieurs répliques au cours des heures et des jours suivants. Les secousses ont été ressenties dans diverses localités, notamment au sud-ouest et au sud-est de Meknassy, ainsi qu’à l’ouest de Gafsa et de Mazzouna. Bien que d’intensité modérée, ces événements rappellent que la région est une zone sismiquement active, sujette à des secousses récurrentes.

Dans une interview accordée à La Presse, Hassen Hamdi, Chef de service de recherche et développement en géophyisque à l’Institut National de Météorologie, a indiqué que Meknassy se situe à l’extrémité de l’axe Nord-Sud qui traverse la Tunisie, une zone caractérisée par la présence de chaînes montagneuses telles que Bou Hedma et Jabbess. Plus au sud, cette ligne de failles géologiques se prolonge jusqu’au massif du Jbel Orbata, à Gafsa. Ce territoire est parcouru par un réseau de failles actives, constituant une source potentielle de tremblements de terre.

Selon l’expert, le séisme du 3 février 2025, ainsi que ses répliques de magnitudes comprises entre 2,5 et 2,9, témoignent de l’activité persistante de cette zone aux structures géologiques complexes. La réactivation intermittente des failles suggère la possibilité de nouvelles secousses dans un avenir proche.

“Meknassy a une histoire sismique. En effet, l’activité sismique dans la région n’est pas un phénomène récent. Au fil des décennies, plusieurs événements significatifs ont été enregistrés. Le 3 décembre 1984, un séisme de magnitude 6,8 a frappé Kairouan, à environ 150 km de Meknassy, causant des dégâts dans toute la région. Plus localement, en 1974, un tremblement de terre de magnitude 3,8 a été enregistré à Meknassy, suivi de plusieurs secousses au fil des années, dont un séisme de magnitude 4,4 survenu en 2004 au nord de la région”, a-t-il expliqué.

Dans ce même cadre, il a ajouté que les failles géologiques qui traversent Meknassy jouent un rôle clé dans cette activité sismique. Leur réactivation potentielle explique la fréquence des secousses observées. Cette situation souligne l’importance d’une surveillance continue afin d’anticiper d’éventuels séismes plus puissants.

“Bien que la Tunisie ne soit pas aussi exposée aux grands tremblements de terre que d’autres régions du monde, la présence de failles actives en fait une zone à risque pour des secousses locales, nécessitant vigilance et prévention”, a-t-il encore précisé.

À une question sur le rôle de l’INM dans l’observation et la surveillance de l’activité sismique, Hassen Hamdi a indiqué que bien que la Tunisie ne soit pas exposée à des séismes dévastateurs, l’Institut National de la Météorologie maintient une surveillance constante de l’activité sismique. Il poursuit également l’extension et la modernisation de son réseau d’alerte sismologique, tout en menant des recherches sur l’évaluation du risque sismique et la cartographie de l’aléa sismique. “Ces efforts s’inscrivent dans une démarche plus large visant à renforcer la prévention et à protéger la population. En collaboration avec les autorités tunisiennes, l’institut contribue ainsi à la mise en place de mesures adaptées pour minimiser les risques liés aux tremblements de terre”, a-t-il encore précisé.

Charger plus d'articles
Charger plus par Imen Haouari
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *