
Bientôt, on arrive au terme de l’accord de cessezle-feu (1er mars) entre l’occupant et le Hamas, et les chiffres donnent le vertige : plus de 48.271 morts civils, des milliers de blessés et de disparus palestiniens recensés.
Au mépris de l’opinion internationale, le président Trump s’entête à déplacer les habitants de Gaza et de transformer l’enclave dévastée par l’entité sioniste en une Riviera !
Fraîchement nommé, pour sa première tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, donne des signes d’entente totale, sinon de symbiose, avec le boucher de Gaza. Lors de sa rencontre, ce dernier déclare partager une stratégie commune avec le président Trump sur l’avenir de Gaza: «Cette stratégie refl ète le courage du président, ce n’est pas les mêmes idées usées du passé, mais quelque chose de nouveau et d’audacieux». Cette déclaration confirme l’attachement, l’obsession de l’idée (fixe) soutenue par Trump de donner un nouveau visage à la bande de Gaza, malgré la consternation, l’irritation et le rejet de la nation arabe et l’indignation de l’opinion et des institutions internationales.
Netanyahou et son compère américain ont mis l’accent sur la lutte contre le Hamas. Le premier a réitéré les propos bellicistes et criminels de son maître qui a provoqué l’ire de tous les responsables du monde en menaçant «d’ouvrir les portes de l’enfer si tous les otages, jusqu’au dernier, ne sont pas libérés». A cette rencontre, aucune mention du déplacement des deux millions de civils gazaouis vers la Jordanie et l’Egypte n’a été faite.
Ce sujet «sensible» sera discuté en Arabie saoudite.
Le déplacement des Gazaouis vers d’autres pays est un crime, personne ne le nie. L’idée émane-t-elle de Trump ou de Netanyahou ? Le jeu des deux alliés et «amis» est trouble et ambigu, le premier avance qu’il est d’accord sur toute la ligne avec les idées de Netanyahou, et comme une réponse du berger à la bergère, le second répond que l’idée de transformer Gaza en «paradis» provient du président Trump et qu’il «se doit de respecter le projet».
Lors de sa visite à Washington, le roi Abdallah II n’a apparemment pas convaincu Trump de revenir sur sa décision. Le président Sissi ne s’y est pas rendu. Il faut constater que l’idée saugrenue et dangereuse suscite tension et effroi.
Le secrétaire d’Etat Rubio s’est envolé pour Riyad pour réitérer la proposition de son patron de prendre le contrôle de la bande de Gaza. Qu’en sortira-t-il des discussions entre Mohamed Ben Salmane, prince héritier de l’Arabie saoudite, et l’émissaire de Trump ? Pas de résultats tangibles à notre avis, encore moins des accords qui satisferaient les deux camps. De plus, il y a une autre probabilité dont on parle peu et que l’on doit prendre en considération : la rupture de la trêve. Il y a des indices pourtant qui démontrent que le boucher de Gaza n’a pas l’intention de renouveler l’accord de cessez-le-feu, et il profi te de la situation incertaine de trêve fragile pour accuser le Hamas de la violer, cherchant à chaque occasion des motifs (même banals) pour faire monter les enchères, criant haut et répétant que le projet de Trump va être réalisé. «Nous nous efforcerons de faire en sorte que cette vision devienne réalité», déclare-til. De plus, son armée avoue avoir mené une frappe aérienne à Gaza visant des «individus armés». Comme quoi, les preuves de sa mauvaise foi ne manquent pas.