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Le président de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), Aslan Berjeb, a révélé ce mercredi 19 février 2025 que 12,2 % des petites entreprises en Tunisie sont dirigées par des femmes.
Intervenant sur les ondes de la Radio Nationale, Berjeb a souligné un chiffre encourageant : 71,2 % de ces entreprises réussissent à générer des bénéfices.
Cependant, il a déploré la faible présence des femmes aux postes de direction dans les grandes entreprises, malgré leur niveau de qualification élevé. En effet, les femmes représentent aujourd’hui la majorité des diplômés universitaires en Tunisie. Il a ainsi insisté sur la nécessité d’adopter des critères de compétence pour l’attribution des postes de responsabilité.
Sur un autre plan, Aslan Berjeb a mis en lumière la forte dépendance des entreprises tunisiennes au marché local. Selon lui, 69 % des entreprises opèrent uniquement sur le marché national, tandis que seulement 12 % sont exportatrices, ces dernières étant principalement situées dans les grandes villes et les régions côtières. Il a ainsi plaidé pour une réforme de la loi de change, qu’il juge nécessaire pour stimuler les exportations et encourager l’investissement étranger.
Autre constat préoccupant : 48,6 % des entreprises tunisiennes ne soumettent même pas de demande de financement. Selon Berjeb, beaucoup d’entre elles utilisaient les chèques comme principal levier financier, mais la disparition progressive de ce mode de paiement les contraint à chercher de nouvelles solutions.
Des taux d’intérêt élevés sur le leasing : un frein au développement ?
Le président de la CONECT a préconisé une diversification des sources de financement, en particulier via les banques, les sociétés de microfinance et les entreprises de leasing. Il a souligné que 85,5 % des demandes de financement soumises aux sociétés de leasing sont acceptées.
Toutefois, le coût élevé de ces financements constitue un réel problème. En effet, les taux d’intérêt appliqués par les sociétés de leasing sont particulièrement élevés, car elles ne sont pas soutenues par la Banque Centrale, mais dépendent de prêts obligataires qu’elles répercutent ensuite sur leurs clients.
Face à ces défis, Aslan Berjeb appelle à des réformes structurelles pour faciliter l’accès au financement, encourager l’exportation et garantir une répartition plus équilibrée des opportunités économiques en Tunisie.