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Maintenant que l’expérience relative à la création des sociétés communautaires est inscrite au fronton de la vie économique nationale, il devient urgent que les parties prenantes fournissent davantage d’efforts en matière d’information et de sensibilisation pour que le projet décolle conformément aux objectifs qui lui sont assignés
La Presse — Qu’est-ce que le gouvernement, plus particulièrement, le secrétariat d’Etat chargé des sociétés communautaires (chariket ahlia) doit faire au niveau de la mobilisation, de l’information et de la sensibilisation pour que l’expérience prenne l’envol qu’on lui souhaite, près de trois ans après le démarrage du projet ?
La question s’impose d’autant plus que le Président Kaïs Saïed ne rate aucune occasion pour souligner la pertinence de l’expérience et appelle à sensibiliser les jeunes, plus particulièrement les diplômés du supérieur désireux de lancer leurs propres projets, sur l’importance de tirer profit des avantages offerts aux promoteurs de ces sociétés communautaires.
Et Mme Hasna Jiballah, secrétaire d’Etat chargée des sociétés communautaires, de multiplier, à travers l’ensemble du pays, les rencontres d’information dans l’objectif d’éclairer l’opinion publique, en premier lieu les jeunes désireux d’adhérer à l’expérience, sur les conditions à remplir lors de la création des sociétés en question. Et aussi pour les informer sur les avantages et les incitations qui leur sont offerts dans le décret présidentiel portant création des sociétés communautaires.
Encore un objectif à valeur de faciliter la réussite de l’expérience : il s’agit de la promotion du plan national d’information et de communication relatif aux sociétés communautaires par le biais de la création du guide des sociétés communautaires, la mise en place d’une plateforme numérique y afférente en coordination avec le Registre national des entreprises (RNE).
Ainsi, les intéressés seront édifiés ou informés officiellement loin des rumeurs et des supputations de tous genres sur les encouragements financiers dont ils peuvent bénéficier, en plus de l’accompagnement qui leur sera accordé aux niveaux administratif et logistique.
Est-il besoin de préciser que le décret gouvernemental n°542 sera amendé prochainement et permettra aux sociétés communautaires d’accéder aux avantages suivants: une prime de l’ordre de 20 mille dinars quand la société devient fonctionnelle, une prime de cinq mille dinars en vue du financement de l’étude, de l’encadrement et de l’accompagnement et une prime globale de l’ordre d’un million de dinars qui sera accordée par 6 banques contractuelles avec l’Etat en attendant que six autres banques privées concluent un accord avec l’Etat pour participer au finacement de la création des sociétés communautaires.
Du côté de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), on observe, ces derniers jours, une certaine dynamique matérialisée notamment, via des déclarations faites par certains députés qui se mobilisent, au niveau de leurs régions, en vue de convaincre leurs électeurs, à leur tête les jeunes et pas uniquement les diplômés de l’enseignement supérieur encore au chômage. Mais aussi les diplômés du système de la formation professionnelle et les défaillants du système éducatif qui rechignent à s’inscrire dans la profession agricole et rêvent vraiment de quitter le pays.
Il est question, en outre, de vaincre les réticences exprimées par certaines parties qui doutent encore de la pérennité des sociétés communautaires.
Ainsi, le député Ali Zaghdoud, membre de la commission parlementaire des finances et chef du bloc parlementaire «Pour que le peuple triomphe» rejoint dans des déclarations accordées à un quotidien de la place les affirmations de Mme Jiballah, à Gabès, soulignant que «les sociétés communautaires bénéficient de plusieurs avantages fiscaux qui garantissent leur pérennité».
Toutefois, le député appelle à «ce que la réussite de la création des sociétés communautaires et le développement de leurs activités demeurent tributaires du renforcement de l’encadrement, du soutien et du suivi continus de leurs promoteurs».
Il ajoute : «Ces jeunes promoteurs disposent de nouvelles idées et de compétences avérées à même de créer de la richesse, d’où la nécessité de les écouter et de prendre en considération leurs approches».