Accueil A la une Moderniser la protection familiale : le gouvernement tunisien trace la voie du changement

Moderniser la protection familiale : le gouvernement tunisien trace la voie du changement

Le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a présidé mercredi au palais du gouvernement à la Kasbah un conseil ministériel restreint consacré à l’importance du rôle de la famille dans l’édification de la société.

En ouvrant la séance, il a souligné que la famille constitue le pilier fondamental d’une société solidaire, équilibrée et responsable. Il a rappelé les dispositions de l’article 12 de la Constitution, qui stipule que « la famille est la cellule de base de la société et l’État se doit de la protéger ».

Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d’élaborer une nouvelle politique publique de la famille, prenant en compte les droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Il a mis en avant les progrès réalisés dans l’élaboration d’un plan national visant à promouvoir la stabilité familiale selon une approche participative, en phase avec les mutations sociales, démographiques, culturelles et économiques.

Il a également souligné l’importance de moderniser le cadre juridique lié à la famille et de développer une politique de protection sociale intégrée, afin d’assurer une vie décente aux citoyens et de lutter contre l’exclusion sociale. Cette approche vise à garantir la cohésion familiale comme levier essentiel de prospérité et de développement équitable.

 

Le chef du gouvernement a plaidé pour des solutions innovantes, adaptées aux évolutions de la famille tunisienne. Il a notamment évoqué la nécessité de réviser la loi du 5 juillet 1993 relative au Fonds de Garantie de la Pension Alimentaire et de la Rente de Divorce, afin d’élargir ses interventions et d’améliorer les services destinés aux femmes divorcées et à leurs enfants en difficulté. La réforme viserait à assurer une prise en charge sociale et sanitaire, ainsi qu’un accompagnement professionnel favorisant l’intégration économique des bénéficiaires.

 

La ministre de la famille, de la femme, de l’enfant et des personnes âgées, Asma Jebri, a présenté un exposé sur les limites du système actuel de versement des pensions alimentaires. Elle a souligné l’importance d’une nouvelle conceptualisation du système, inspirée d’expériences comparatives, pour le rendre plus efficace et plus juste. Cette refonte inclurait des mesures précisant les conditions d’accès aux aides du fonds, les modalités de couverture sociale pour les femmes divorcées et leurs enfants, ainsi que des programmes de formation pour renforcer leur employabilité.

 

Le conseil a également examiné la création d’un système spécial de conciliation familiale, visant à résoudre les conflits pour limiter leur impact sur les enfants et préserver l’équilibre du noyau familial. Cette initiative inclut la mise en place d’un « médiateur familial » chargé de faciliter le dialogue, d’accompagner les familles durant et après les litiges, et de prévenir les comportements à risque menaçant la stabilité familiale.

 

À l’issue des discussions, le Conseil a formulé plusieurs recommandations :

• Création d’un nouveau système de pension alimentaire et de rente de divorce, avec des critères d’éligibilité clairs, des procédures simplifiées et une intégration des bénéficiaires dans le système de couverture sociale.

• Mise en place d’un mécanisme de conciliation familiale, avec un médiateur dédié à la prévention et à la gestion des conflits, afin de protéger le noyau familial, en particulier les mères et les enfants.

Ces mesures s’inscrivent dans une vision globale visant à renforcer la résilience de la famille tunisienne, à garantir l’équité sociale et à consolider les bases d’une société plus harmonieuse et solidaire.

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