En marge d’une rencontre récemment organisée par le bureau régional de Conect à Tunis sur le thème du partenariat public-privé (PPP) et son rôle dans la relance économique, Nejia Gharbi, directrice générale de la Caisse des dépôts et consignations, a déclaré que la CDC s’apprête à jouer un rôle actif dans les sociétés de réalisation de projets en PPP. La Caisse y sera minoritaire, son cadre prudentiel limitant sa participation à 20 %.
Contrairement à la privatisation, qui consiste à confier des activités, voire des secteurs économiques, à des entités privées, le partenariat public-privé permet au secteur privé de contribuer à la conception et à la mise en œuvre de projets, généralement structurants, portés par la partie publique.
Pour une pérennisation des services fournis
Les expériences menées à travers le monde ont montré que ce type de partenariat a fait ses preuves, notamment dans un contexte de raréfaction des ressources financières. En contribuant au renforcement des infrastructures et au développement des entreprises et des PME, le PPP a joué un rôle clé dans la stimulation de la croissance à moyen et long termes dans plusieurs pays. Toutefois, la gouvernance de ces partenariats nécessite des gardes-fous pour prévenir les dérapages et éviter la prolifération de contrats corrompus.
«Le PPP est un mode de réalisation de projets dont l’importance a été révélée pour les deux parties, publique et privée. Il s’agit d’un nouveau modèle qui permet de conclure des contrats de long terme tout en garantissant la responsabilité des deux parties dans la pérennisation des services fournis. Etant un partenariat gagnant-gagnant, il assure également un partage équitable des gains, avec pour principal objectif la satisfaction de l’utilisateur final», a affirmé Nejia Gharbi.
Des projets à débloquer
En marge de cette rencontre tenue par Conect Tunis, la responsable a souligné, dans une déclaration accordée à La Presse, la nécessité croissante de recourir aux projets en PPP. Dans certains secteurs, la dynamique est déjà enclenchée avec des projets en cours, notamment dans les énergies renouvelables, l’assainissement et la gestion de l’eau. Selon la responsable, il est désormais impératif de redoubler d’efforts pour faire avancer les choses dans d’autres secteurs, en particulier les grands projets d’infrastructure tels que les ports.
Des initiatives qui, selon elle, méritent d’être lancées pour accélérer le développement économique. «C’est grâce à ce type de dialogue que l’on met en lumière l’importance du PPP comme mécanisme de réalisation de projets. Ces échanges entre les secteurs public et privé permettent d’instaurer un climat de confiance entre les deux parties et donc de faire avancer les choses», a-t-elle fait remarquer.
Le PPP parmi les principales missions
Elle a ajouté que la CDC jouera un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des projets en PPP, rappelant que le décret-loi portant sa création mentionne expressément la réalisation de projets en partenariat public-privé parmi ses principales missions. Gharbi a par ailleurs indiqué que la CDC s’est actuellement penchée sur des projets de partenariats institutionnels.
La Caisse se prépare ainsi à devenir partie prenante dans les sociétés de réalisation de projets en PPP, et la signature des premiers contrats est en phase de finalisation. «Cela rassure aussi bien la partie privée que la partie publique, car nous sommes un investisseur public qui aspire à être un acteur central dans ces projets», a-t-elle commenté.
Dans ce contexte, elle a réaffirmé que la CDC restera minoritaire dans tous ces projets, conformément à son cadre prudentiel, qui limite sa participation à 20 %. «Nous devons être présents en tant que locomotive pour mettre sur les rails les projets en PPP», a-t-elle conclu.
