Accueil Sport Championnat national—incessants dérapages et polémiques : Trop d’huile sur le feu ! 

Championnat national—incessants dérapages et polémiques : Trop d’huile sur le feu ! 

Buzz, polémiques ou dérapages devant caméras et micros imposent un rapide et efficace recadrage de tous les acteurs du paysage.

Un vieux précepte ou dicton dit qu’il «n’y a jamais de fumée sans feu». À sept journées de la fin du championnat, notre football est devenu une marmite qui bout. On voit une épaisse fumée couvrir et assombrir notre compétition, mais on continue à chercher d’où vient le feu. Les déclarations d’après-match de certains entraîneurs ou responsables de clubs sont devenues des sujets très attendus et fortement convoités par certains médias qui aiment et utilisent le «buzz» pour pimenter leurs émissions et leur faire atteindre un taux d’audience élevé. Ces propos à chaud, qui n’ont rien à voir avec les comptes-rendus, les analyses et le décryptage technique des matches, sont devenus les faits saillants des conférences de presse des techniciens après les rencontres.

Après Maher Kanzari qui n’a pas mâché ses mots à la fin du match ST-EST pour dénoncer «la double casquette» portée par les nouveaux membres du Bureau Fédéral, soucieux avant tout de défendre les intérêts de leurs clubs respectifs qui les ont portés au sommet des responsabilités plutôt que l’intérêt général de notre football qu’ils ont juré de privilégier,  c’est «l’incorrigible et fougueux» entraîneur du CAB, Soufien Hidoussi, qui n’a pas eu froid aux yeux devant les caméras pour se demander «où on va avec un arbitrage orienté qui mène les rencontres non pas à bon port mais au résultat qui le protège contre la colère des joueurs et les boulets rouges des dirigeants et du public de l’équipe la plus concernée par l’enjeu ?».

Soufien Hidoussi, qui vient à peine de purger une sanction de deux matches de suspension et de 5.000 dinars d’amende, n’a pas eu peur de récidiver en écopant d’un nouveau carton rouge au cours du match ESS-CAB qui va l’éloigner une nouvelle fois du banc de touche et le forcer à coacher son équipe à partir des tribunes. Hidoussi s’est dit même prêt à «assumer deux autres matches d’interdiction de banc et 5.000 dinars d’amende plutôt que de se taire sur les abus de pouvoir de certains arbitres sur lesquels on ne peut plus et on ne doit plus se taire». Sauf qu’il s’est trompé sur la nature de la sanction qui l’attend pour ce second carton. 

Le paragraphe 2 de l’article 54 du Code disciplinaire stipule,  en effet, que «le joueur, ou le dirigeant ou l’entraîneur récidiviste est automatiquement sanctionné d’un match supplémentaire et la sanction financière est doublée». Soufien Hidoussi doit donc se préparer cette fois à trois matches de suspension et 10.000 dinars d’amende.

À moins qu’on ne lui applique la sanction d’un match pour somme de deux avertissements, applicable seulement aux joueurs,  ce qui constituerait une infraction aux règlements ou à moins que le Bureau de la Ligue ne décide, dans un geste d’apaisement, de l’acquitter tout court après l’avoir entendu et confronté avec les rapports du Commissaire et des délégués de la Ligue qui ont supervisé le match.

L’entraîneur de l’Étoile, Mohamed Mkacher, a choisi, lui, un autre terrain pour attaquer la Fédération, fustigeant «ce rythme infernal de 4 matches en 10 jours imposé aux joueurs et cet acharnement de jouer dans l’après- midi durant le mois du Ramadan plutôt que dans la soirée après la rupture du jeûne, faute d’éclairage dans plus d’un stade», et n’hésitant pas à employer le mot « crime contre les joueurs pour désigner les risques énormes qu’on leur fait courir en persistant à bâcler les dernières journées du championnat dans de telles conditions». Soufien Hidoussi et Mohamed Mkacher vont-ils être «interpellés» par La Ligue pour un rappel à l’ordre comme l’ont été Maher Kanzari, Hamed Mbarek et Ahmed Mâazoun pour leurs déclarations jugées « sulfureuses et mettant de l’huile sur le feu» ?       

Himoudi recadré     

Pourquoi avoir retardé la prise de décisions dans les réclamations  jusqu’au 17 mars ? Sans doute par conviction et dans un souci d’apaiser le climat et de baisser un peu la tension. Sans doute aussi par aveu même voilé qu’une partie de ces grognes incontrôlables est fondée. Comme en témoigne l’initiative du président de la Fédération, Moez Nasri, qui a commencé par le haut de la pyramide en recadrant le Superviseur général de l’arbitrage Jamel Himoudi et en le remettant à sa vraie place de réformateur de l’arbitrage tunisien dans les locaux de la DNA et non à travers un «lynchage» des arbitres en direct sur les plateaux de télévision. Traiter l’origine et les raisons de ces dérapages vaudrait mieux, en effet, que de se limiter à sanctionner ceux qui en sont responsables. 

On a déjà abordé le dernier virage crucial du championnat et on a besoin d’un climat vraiment serein. 

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