
L’année 2025 s’annonce, comme on l’a déjà souligné, sous des signes rassurants. Les différents programmes mis en place pour renouer rapidement avec la croissance commencent à se mettre en branle. Et nos finances, même si elles sont encore loin de répondre aux besoins de l’économie nationale, sont en train de se stabiliser progressivement. En témoigne d’ailleurs la revalorisation des notes souveraines de Moody’s et Fitch Ratings.
Le mérite en revient à la démarche intelligente mise en place qui a aidé au bon démarrage de l’opération de redressement. Cette démarche, tirant certainement parti des erreurs du passé, a préféré, cette fois-ci, la progression à la précipitation, la planification à l’anarchie et l’engagement au laisser-aller.
Des fondamentaux qui ont permis de bien identifier les points sensibles de la relance économique, sans prise de risques inutiles.
Mais de toute évidence, c’est l’étape de préparation de la relance économique qui a été déterminante. Elle a permis à l’Etat de s’accorder le temps nécessaire pour épurer et assainir notre environnement, ce qui a facilité la tâche de nos architectes financiers pour schématiser les différents scénarios de relance.
Cette opération d’assainissement de l’environnement des affaires lui a permis de se doter d’une bonne capacité de créations de nouvelles opportunités. Une spécificité qui lui a tellement fait défaut tout au long des premières années post-révolution. Un élément important car, comme disait tout récemment Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région Mena, «la Tunisie pourrait devenir le Singapour de l’Afrique pour peu qu’elle saisisse les nouvelles opportunités qui s’offrent à elle et tienne compte d’une échelle de priorités précise».
Des priorités qui ont porté, principalement, sur la reconstitution d’une bonne santé financière, essentielle pour pouvoir conduire les actions de reprise, et surtout conforme à l’objectif de l’autosuffisance financière fixé par le Chef de l’Etat.
Cette reconstitution a misé sur le renforcement du rendement du système fiscal, la rationalisation des dépenses et la compression des coûts avec un meilleur contrôle des subventions énergétiques, une amélioration de la gouvernance au niveau des entreprises publiques et la maîtrise de la masse salariale.
En plus de cette question financière, un intérêt particulier a été porté à la revalorisation sectorielle et à la réactivation de notre appareil productif, avec le souci de garantir une offre concurrentielle et à forte valeur ajoutée.
Toutefois, ce qui fait la force de notre démarche de développement, c’est qu’elle ne se contente plus de retrouver le même niveau de croissance des années fastes (avant-crise), mais elle ambitionne d’aller encore plus loin pour atteindre une croissance durable. Et pourquoi pas des moyennes de 7 et 8%, seules capables de permettre à notre économie de bien se comporter en périodes « creuses ».