
Le ministre de l’Environnement, Habib Obeid, a révélé que 71 entreprises sont responsables de la pollution de l’oued Mellian et de la dégradation des plages de la banlieue sud de Tunis. Lors d’une séance de questions-réponses à l’Assemblée des représentants du peuple, Obeid a affirmé que son ministère prend des mesures strictes pour contrer ce phénomène, en intervenant à la fois à la source et à l’embouchure de l’oued, et en mettant en œuvre un ensemble de mesures répressives.
Le ministre a répondu à une question posée par la députée Dhoha Salmi, qui s’inquiétait de la situation préoccupante des plages de Ben Arous, de Soliman et des zones voisines, gravement touchées par la pollution. Il a précisé que les services du ministère enregistraient quotidiennement des infractions environnementales, soulignant que 86 procès-verbaux avaient été dressés la veille contre des entreprises industrielles, sans distinction entre privées et publiques.
Obeid a mis en lumière les facteurs principaux contribuant à la pollution de l’oued Mellian, qui s’étend sur 160 kilomètres, de la région de Bergou (gouvernorat de Siliana) à la baie de Tunis. Lors des crues, particulièrement en période de pluie, le débit des eaux atteint 200 mètres cubes par seconde, emportant avec elles des polluants variés qui se déversent dans la mer. Parmi les villes responsables de cette pollution figurent Bergou, Jebel El Ost et El Khlidia, ainsi que de nombreuses entreprises industrielles. Le ministre a précisé que même certaines usines fermées continuaient à contribuer à la dégradation de l’environnement.
Pour contrer cette situation, le ministère a signé des accords avec 21 entreprises afin de réduire la pollution. Ces accords impliquent non seulement des entreprises privées, mais également plusieurs ministères (au total, sept ministères sont impliqués dans ce processus). Le ministre a également évoqué des efforts de coopération régionale avec l’Union européenne, notamment à travers un programme visant à réhabiliter 200 kilomètres de canalisations et à améliorer quatre stations d’épuration le long de la côte.
La pollution de l’oued Mellian provient également des eaux usées industrielles et agricoles, ainsi que des eaux des stations de traitement des eaux usées, des abattoirs municipaux à El Khlidia et des déversements provenant de la lagune de Sebkhet Sejoumi. Face à cette situation, le ministère a mis en place un plan d’action consistant à renforcer les capacités de traitement des eaux, en offrant un traitement tertiaire aux eaux usées et en orientant ces eaux traitées vers l’agriculture.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’améliorer la gestion des eaux et de nettoyer les plages. Il a annoncé qu’un appel d’offres pour le nettoyage des plages de Ben Arous était déjà en préparation et que le ministère comptait sur la coopération internationale, notamment avec les Pays-Bas, pour mener à bien ces projets. Habib Obeid a également évoqué des mesures spécifiques concernant la fermeture de certaines plages : l’année dernière, 18 plages avaient été fermées à la baignade en raison de la pollution, et la députée Salmi a insisté sur le caractère urgent de la situation.
Pour sa part, le ministère continue de renforcer ses actions et insiste sur la nécessité d’une vigilance accrue face à la persistance de ces phénomènes environnementaux nuisibles.