
Le vendredi 7 mars, Ghalia Ben Ali donnera le coup d’envoi de la 41e édition du Festival de la Médina de Tunis avec Hadret Ishq, un concert qui s’annonce comme une invitation à la contemplation et au voyage intérieur.
Dans l’écrin du Théâtre municipal, sa voix se mêlera aux instruments, aux silences, aux mots anciens et contemporains, créant un espace hors du temps. Elle sera accompagnée de musiciens belges et tunisiens, réunis autour d’un même désir : tisser un moment d’émotion pure.
Ce concert ne sera pas qu’une simple performance musicale. Il racontera une histoire, celle d’une artiste qui, depuis des années, navigue entre les cultures, entre le passé et le présent, entre la tradition et la modernité.
Ghalia Ben Ali a toujours refusé les frontières, celles des genres musicaux comme celles des territoires. Née en Belgique de parents tunisiens, elle grandit dans un univers où les sons et les influences se croisent naturellement. Très jeune, elle est bercée par la musique orientale, le jazz, la musique indienne et les chants soufis. Ces influences multiples nourrissent son imaginaire et forment le socle de son expression artistique.
Son premier album, Ghalia Ben Ali chante Om Kalthoum pour révéler une artiste à la fois respectueuse de ses racines et audacieuse dans sa manière d’explorer la musique. Elle ne cherche pas à imiter, mais à comprendre, à ressentir, à redonner une voix aux émotions intemporelles. Son timbre chaud, sa manière de porter les mots et de les habiter captivent. Très vite, elle est remarquée pour cette capacité rare à faire dialoguer le passé et le présent, l’Orient et l’Occident.
D’autres albums et des concerts par le monde affirment encore plus son identité musicale. Elle mélange les langues, marie la poésie soufie avec des rythmes contemporains, s’inspire des sons du monde pour créer un langage qui lui est propre. Elle chante l’amour, l’exil, la quête de soi, toujours avec cette intensité qui va au-delà des mots.
Mais Ghalia Ben Ali n’est pas qu’une chanteuse. Elle a plusieurs tours de magie au bout de sa plume qui l’accompagnent sur toutes les scènes. Elle explore l’art sous toutes ses formes, avec cette même quête d’authenticité et de vérité. Elle joue au cinéma, elle illustre des livres, elle écrit. Chaque projet est une nouvelle facette de son univers, une autre manière d’exprimer ce qui l’habite.
Avec Hadret Ishq, Ghalia Ben Ali revient à l’essence de son art : la rencontre entre la musique et la poésie. Elle emprunte aux Rubaiyat d’Omar Khayyam, ces quatrains persans du XIe siècle qui célèbrent la vie, l’amour, l’instant présent. Ces poèmes, qui oscillent entre sensualité et spiritualité, trouvent un écho particulier dans sa voix, qui sait rendre chaque mot vibrant.
Mais Hadret Ishq ne se limite pas à cette poésie ancienne. Ghalia Ben Ali puise aussi dans la poésie tunisienne contemporaine, offrant une nouvelle résonance aux textes d’aujourd’hui. Elle crée un dialogue entre les époques, entre les visions du monde, entre les sensibilités.
Sur scène, entourée de ses musiciens, elle ne cherche pas à impressionner, mais à partager. Il y a cette manière qu’elle a de s’abandonner à la musique, de laisser la mélodie et le silence raconter autant que les paroles.
Et c’est en ouverture du Festival de la Médina que le public rencontrera cette belle âme, un rendez-vous particulier dans la vie culturelle tunisienne, un rendez-vous des passionnés et c’est ainsi que Hadret Ishq prend une dimension pour ceux qui seront présents, ce sera une expérience, un instant où la musique devient un langage universel, où la voix de Ghalia Ben Ali nous rappelle que l’art est avant tout une histoire d’émotion et de partage.