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La trêve rompue, et après ?

Editorial La Presse

LE premier round des négociations sur la trêve devait prendre fin le 1er mars pour laisser le champ à la 2e partie. Le monde entier, en premier lieu les Gazaouis et le monde arabe, attendait impatiemment la décision des autorités sionistes qui n’ont donné aucun signe sur le sujet. Suspense !

Au Caire, le peu de déclarations qui a filtré des négociations entre les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et des émissaires sionistes auguraient une entente et un accord (comme prévu) sur une trêve. 

Le 1er mars coïncidait avec le début du mois de Ramadan. A la frontière égyptienne, les responsables des organisations humanitaires internationales s’impatientent pour livrer les vivres à la population. 

Le soir, une vidéo virale circulait partout, montrant des Gazaouis assis ensemble, dans la joie, rompant le jeûne devant une table longue garnie de nourritures. A la vue de cette scène, tout le monde pensait que la guerre était loin, une vie normale était peut-être en cours à Gaza. Un rêve en train de naître ?

Contre toute attente et en violation de l’accord de trêve, le lendemain, 2e jour du mois de Ramadan, l’Etat sioniste empêche l’entrée de toutes les marchandises et les nourritures. Les colonnes de camions humanitaires en route vers Gaza arrivent au point de passage uniquement pour découvrir qu’il est fermé et que l’entrée est interdite. Le but de la politique de l’Etat sioniste est clair : Ramadan ou non, il ne renoncera pas à affamer et à assoiffer la population. En réalité, les négociations n’ont jamais réellement débuté. La tension monte, les cris d’indignation s’élèvent de partout. Les espoirs de toute une population se sont envolés.

Dans le même temps, l’armée tire sur la population, tuant quatre civils. La suite de l’accord semble donc compromise. Netanyahu est menacé de destitution par les ultras de son gouvernement s’il arrête la guerre. Il a donc conditionné l’arrêt des combats au retour de tous les otages. De plus, il fait monter les enchères à un point impossible, exigeant que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé ; autant dire qu’il ne cherche pas la paix.

 Refuser les accords de paix par tous les stratagèmes, les ruses, les finasseries et les mensonges est une pratique constante de la politique sioniste.  

La violence intervient sur fond de désaccord sur la suite à donner à la trêve : d’une part, le Hamas veut passer à la deuxième phase comme cela été initialement stipulé dans l’accord, tandis que l’Etat sioniste, revenant sur ses promesses, veut prolonger la première phase du cessez-le-feu. Plusieurs pays arabes, dont les médiateurs qatari et égyptien ainsi que l’Arabie saoudite, sont indignés. Ils qualifient la décision sioniste de violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu, accusant l’occupant d’utiliser la faim comme une arme contre le peuple palestinien ; l’opinion internationale est choquée. Apparemment, il n’y aura pas de deuxième phase.    

Les objectifs de Netanyahu, comme il les a répétés à différentes occasions, étaient de libérer les otages, de détruire le Hamas et de « s’assurer que Gaza ne représente plus jamais une menace pour Israël ». Des objectifs démentiels, insensés qui ne verront pas le jour.

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