
Nous y voilà, Ramadan est là. Un mois saint si exceptionnel qu’on lui accorde un intérêt tout particulier. Son caractère religieux, spirituel, culturel, mais aussi solidaire en fait, dirait-on, l’unique mois de l’année qu’on attend avec passion et émotion.
C’est ainsi que l’on adore Ramadan et vénère, dûment, ses rites et rituels. Le mois où l’on compte, joyeusement, ses jours et ses nuits, se réjouissant de ses veillées bien animées, son ambiance conviviale, ses sorties épanouies et ses activités nocturnes jusqu’à l’aube. Sans pour autant souhaiter qu’il nous quitte, afin qu’il nous revienne aussi vite.
A chaque Ramadan, l’élan d’entraide et de solidarité reprend de plus belle, gagnant ainsi les quatre coins de la Tunisie. Et les multiples aides sociales réchauffent le cœur et galvanisent les esprits, touchant, sans cesse, toutes les catégories démunies. Là où l’on se trouve, l’organisation des «tables d’iftar» illustre ainsi l’empathie des citoyens. De plus, l’ambiance est si nostalgique qu’elle ravive nos beaux souvenirs passés et nous fait revivre les retrouvailles du bon vieux temps.
Ramadan, c’est un mois fidèle à ses traditions, fédérateur des sublimes valeurs de l’Islam et rassembleur des familles tunisiennes, à la même heure à la rupture du jeûne, autour de la même table. En ce 1er mars, encore une fois, on se retrouve face aux premiers frémissements doux de ce Ramadan 2025. Certes, ce mois saint nous fait sortir de l’ordinaire et nous épargne un certain régime alimentaire relativement déséquilibré et loin d’être entièrement nutritif. Trente jours durant, on ne manque pas de bonnes recettes et des repas appétissants bien garnis.
A son 4e jour, Ramadan fait semblant d’être un festival culinaire communément partagé, cultivant le souci du menu du jour. Ses odeurs et ses parfums d’antan se font alors sentir, bien avant son avènement. Quotidiennement, le matin ou à la sortie du travail, on se lance, goulûment, dans une course effrénée menant aux différents points du marché. Ainsi, les étals des légumes et fruits régalent les yeux et provoquent une fièvre acheteuse ravageuse. En ce mois de grande consommation, aller faire ses emplettes, en toute modération, c’est l’exception. Surtout quand on a les yeux plus gros que le ventre
Savoir bien vivre Ramadan !
Dérouler le tapis rouge devant Ramadan ne signifie guère passer outre ses capacités. Il faut, tout juste, savoir bien vivre Ramadan et gérer son budget. Et ce, dans le cadre du respect des normes sociétales fondées sur la tolérance, la piété, la loyauté et la droiture. Corruption, fraude, supercherie et transactions déloyales n’ont pas de place. Ce qui n’est pas tout à fait le cas.
Durant toute l’année, et particulièrement en ce mois saint, spéculateurs et contrebandiers des produits de grande consommation font souvent la loi. Jamais la cherté de la vie ne fait aussi grincer des dents comme aujourd’hui. Bien que le rythme d’approvisionnement du marché s’accélère, le pouvoir d’achat est revu à la baisse. Et le consommateur moyen a du mal à subvenir à ses besoins nécessaires. Le contrôle économique dont l‘effectif est insignifiant demeure, alors, quasi absent.
Ramadan ne devrait jamais être une occasion pour consommer trop ou vendre plus cher. Un comportement modéré est largement privilégié. Tout comme le juste milieu est une valeur toujours recommandée. Un simple geste généreux compte, un acte caritatif peut également beaucoup aider.