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Industries mécanique et électrique : On tourne toujours au ralenti

Les industries mécanique et électrique, IME, tournent toujours au ralenti. Certes, leur apport dans l’économie nationale reste toujours important, mais il est encore loin de leur potentiel réel. Pourtant, les niches de développement au double niveau national et international sont considérables. L’automobile et l’aéronautique notamment.

Depuis quelque temps, on a tendance à réaffirmer que certaines industries manufacturières ont beaucoup perdu de leur performance, faute de gouvernance et de planification. On a même parlé d’un risque imminent de disparition pour certaines activités, le textile-habillement surtout. Mais on a parlé aussi d’un manque à gagner significatif pour d’autres, comme les industries mécanique et électrique, IME. 

Certes, les IME continuent à assurer un apport considérable dans l’économie nationale. On retient ainsi une part de plus de 51 % du volume total des exportations des industries manufacturières, avec une valeur de plus de 24 milliards de dinars, plus de 30 % des emplois de tout le secteur, et environ 20 % des investissements étrangers. Toutefois, ces indicateurs restent insuffisants, car cette activité est en mesure de devenir la principale locomotive de l’économie nationale pour peu qu’on l’entoure des instruments appropriés.

En effet, ce secteur n’arrive toujours pas à s’exprimer pleinement. Pourtant, le potentiel est impressionnant et les possibilités de son développement le sont encore plus.

Selon les dernières évaluations du Centre de promotion des exportations, Cepex, les exportations des IME accusent, chaque année, un manque à gagner d’environ 10 milliards de dinars.

Une formation à revaloriser

Un manque à gagner assez significatif que les experts justifient par la complexité du cadre juridique, la rigidité de la politique monétaire, d’où ces difficultés des transferts bancaires en provenance de l’étranger, la timidité du volume du transfert technologique et un niveau d’ouverture à l’international encore faible, faute d’accompagnement et d’assistance.

Ce manque à gagner pourrait être également justifié par l’absence d’une infrastructure et surtout une logistique à l’export favorable. 

En plus de ces questions, on pense que le secteur souffre aussi d’un déficit manifeste au niveau de la formation de spécialistes. Or, cette industrie bénéficie de la présence d’un grand nombre de filiales représentant de grandes firmes internationales qui, motivées par des coûts de production locaux compétitifs, sont de plus en plus tentées par l’accomplissement de leur programme de recherche et développement sur place, en faisant appel à une ingénierie locale qualifiée. Malheureusement indisponible.

Faute de quoi, plusieurs filiales se retrouvent forcées de chercher ailleurs, ce qui se traduit par des pertes sensibles et pénalisantes non seulement pour les IME, mais pour tout le secteur industriel tunisien.

On reconnaît, néanmoins, que les chances de décollage du secteur des IME restent intactes. Il suffit de soutenir le volume d’investissement dans les branches à forte valeur ajoutée. Une étude récente du Cetime relève d’ailleurs que les opportunités sont très importantes en raison des besoins énormes de certains secteurs, tels l’automobile et l’aéronautique.

Des besoins qui concernent, entre autres, la mécanique de précision, la fabrication, l’assemblage et l’intégration de produits électriques.

D’ailleurs, l’on estime que l’orientation de plus en plus soutenue du marché automobile local vers les voitures électriques pourrait constituer un nouveau point de départ pour gagner en compétitivité et en rentabilité. Cela est d’autant plus vrai que la Tunisie projette d’alimenter le marché local de 5.000 véhicules électriques et de 60 bornes de recharge d’ici 2026. Pour 2030, les projections tablent sur un volume total de 50.000 voitures et 5.000 bornes de recharge.

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