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Stockage Stratégique

Editorial La Presse

Depuis longtemps, notre pays n’a pas connu un niveau de pluviométrie aussi important. Des quantités qui redonnent, même proportionnellement, de l’espoir, surtout après plusieurs années difficiles, frôlant même la sécheresse.

Ce qui donne plus d’importance à ces quantités, c’est qu’elles interviennent après un été difficile et trop « avare ». En effet, selon les statistiques de l’Institut national de la météorologie, l’été 2024 se classe au 4e rang des étés les plus chauds depuis 1950, avec un déficit de 50% en moyenne et sur tout le pays.

La Tunisie doit donc apprendre des erreurs du passé et tirer pleinement profit de telles quantités, plus au moins imprévues, en mettant rapidement en place une politique intelligente de préservation et notamment de reconstitution de nos stocks nationaux.

Une telle disposition, trop sensible, doit être prise avec beaucoup de sérieux et de rigueur, surtout que la question de la rareté des ressources hydriques et de la pénurie est toujours d’actualité, sous l’effet du phénomène de l’instabilité climatique. Il faut donc disposer en permanence d’un plan de riposte fiable pour pouvoir contrer toute mauvaise conjoncture.

Cela est d’autant plus vrai que la nouvelle démarche nationale mise en place pour la garantie d’une relance économique rapide et durable repose, comme on l’a déjà souligné dans ces mêmes colonnes, sur l’amélioration significative de la valeur ajoutée de certains secteurs stratégiques, eux-mêmes dépendant largement de l’eau. On pense, entre autres, à l’agriculture, à l’industrie, au tourisme…

Cette opération de stockage doit être adossée à une politique de rationalisation de la consommation bien rigoureuse, surtout que les statistiques parlent de milliers de litres gaspillés chaque année.

Et notre pays est certainement en mesure de trouver des réponses positives à cette question en misant sur de nouvelles parades, à travers la promotion notamment des ressources alternatives. On pense surtout au traitement des eaux usées. Une alternative que tout le monde qualifie d’avenir.

Il est clair donc que le dossier de l’eau est très sensible et nécessite un niveau de mobilisation collective bien élevé. D’ailleurs, en s’entretenant, le 26 février dernier, avec le Chef du gouvernement et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydriques et de la Pêche, chargé des ressources en eau, le Président de la République a déploré la situation  critique des réseaux d’eau et de certains barrages devenus «méconnaissables en raison d’un entretien insuffisant». D’où la nécessité, appelle le Chef de l’Etat, d’adopter de nouvelles législations qui répondent aux attentes du peuple.

Comprendre que la question de l’eau est désormais une bataille stratégique qu’il faut absolument gagner. Un enjeu de taille qui suppose, toutefois, de l’implication, de la responsabilisation et aussi et surtout du civisme.

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