
Les jeunes de Bhar Lazrag, formés par le centre, donneront vie à un événement à leur image : ouvert, créatif et inclusif. Au programme des performances artistiques, des ateliers interactifs et autres moments de convivialité. Un rendez-vous organisé pour se retrouver, célébrer ensemble et renforcer les liens qui font battre le cœur du quartier, comme le soulignent les organisateurs.
Le centre d’art B7L9 s’habille des lumières de Ramadan et propose, depuis le 7 mars, un programme fait de musique, de discussions et autres rencontres dans une ambiance qui se veut à la fois festive et introspective.
Côté musique, cette programmation ramadanesque célèbre différentes expressions artistiques : chants fedeoui, sonorités électro-nostalgiques, rap, dialogues entre traditions et modernité. «Un voyage musical où chaque note porte une histoire, un écho du sacré et du profane», indiquent les organisateurs.
La programmation a commencé le 7 mars par le conteur Youssef Baklouti avec une soirée Fedeoui, le public a rendez-vous aujourd’hui à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. avec Olfa Youssef pour une conversation autour du «Féminin entre le fiqh et le soufisme» et des chants soufis proposés par Mounir Troudi accompagné par Mohamed Ben Salha au Nay.
Les soirées se poursuivront avec un concert d’Outail Maâoui qui présentera, le 13 mars, son projet «Ombre d’Atlas ». L’artiste nous plonge au cœur des traditions sonores de la Méditerranée, où les échos des montagnes de l’Atlas rencontrent des sonorités contemporaines. Dans la continuité de son travail de recherche musicale, Maâoui puise dans les riches traditions musicales de la Méditerranée à travers ce projet qui tisse un dialogue entre musiques traditionnelles et contemporaines, favorisant les collaborations interculturelles et célébrant la diversité des cultures.
Du rap pour la soirée du 14 mars avec Khorma, qui, avec son flow percutant et ses textes authentiques, s’impose comme l’une des figures montantes du rap tunisien. De “Skhana Bellil” à “Dhaya3”, son tout dernier titre avec Blingos, ses sons résonnent auprès d’une jeunesse avide d’authenticité.
Youssef Seddik animera un débat, le 15 mars, autour du thème «Ritualité et spiritualité en islam». Les rituels sont souvent perçus comme des cadres figés, des gestes répétés qui structurent la relation entre l’humain et le divin. Mais au-delà de leur apparence formelle, ils portent en eux une dynamique profonde, celle d’un dialogue intérieur où la spiritualité s’exprime et se renouvelle.
La ritualité n’est pas une fin en soi ; elle est un langage, un pont vers une quête plus vaste, celle du sens et de la transcendance. Comment, alors, ne pas se laisser enfermer dans la seule mécanique du rite ? Comment préserver cette flamme spirituelle qui donne toute sa force à la pratique religieuse ?
À travers une approche anthropologique et philosophique, cette conférence explorera la tension entre l’institutionnalisation du sacré et l’élan intime du croyant, questionnant ainsi le rôle du rituel dans la construction d’une spiritualité vivante et ouverte.
Heikel Ben Mlouka aka Habiiibiji présentera, dans un concert-live, le 20 mars, «Sound from another time». Après 4 années de formation intensive auprès de maîtres reconnus en Inde, l’artiste revisite le Dhrupad, la plus ancienne tradition de la musique classique de l’Inde du Nord, née il y a plus de 3000 ans dans les chants sacrés védiques. En y mêlant ses influences électroniques, il fait voler en éclats les frontières entre les genres pour inventer un son nouveau, à la fois familier et radicalement inédit. Dans cette performance, Heikel commencera par explorer le Dhrupad traditionnel et sa technique vocale unique, avant d’y intégrer des sonorités électroniques pour un voyage entre racines ancestrales et futur en construction.
La soirée du 21 mars sera consacrée aux jeunes de Bhar Lazrag. Formés par le centre, ces derniers donneront vie à un événement à leur image : ouvert, créatif et inclusif. Au programme des performances artistiques, des ateliers interactifs et autres moments de convivialité.
Un rendez-vous organisé pour se retrouver, célébrer ensemble et renforcer les liens qui font battre le cœur du quartier, comme le soulignent les organisateurs.
Une table ronde intitulée «Habiter le monde autrement» sera donnée le 22 mars, autour de l’exposition «Tenté par d’autres soleils» de l’artiste Béchir Bousandel actuellement ouverte au public au B7L9. A travers le prisme de l’ornithologie, il y sera question de nous éclairer sur la manière dont les oiseaux habitent le monde, sur la fluidité de leurs frontières et leur capacité d’adaptation aux transformations environnementales. Ces questions entrent en écho avec les problématiques humaines contemporaines, où la migration est à la fois contrainte et opportunité, rupture et renouveau. L’exploration des chants d’oiseaux et de leurs itinéraires permet d’interroger nos propres récits migratoires et de voir comment les lieux que nous traversons nous façonnent autant que nous les habitons.
Pour clore ce programme ramadanesque les musiciens Imen Mourali et Ragheb Ouergli présenteront le projet «Impulse Response », le 27 mars. Ce duo y cherche à créer une expérience musicale immersive, capable de traverser les frontières culturelles et de toucher profondément les publics, tout en rendant hommage à la richesse du patrimoine musical méditerranéen.
La chanteuse Nour Ben Cheikh prendra par la suite la relève pour présenter son premier album «Sarab» en duo avec le musicien producteur Mohamed Hmida. Les deux artistes unissent leurs talents dans un projet mêlant pop, indie, folk et touches électroniques.