Accueil Culture « Electro oud » au Festival de la Médina : Un concert aux frontières du son

« Electro oud » au Festival de la Médina : Un concert aux frontières du son

Les jeunes artistes ont fusionné deux univers musicaux d’apparence très disparates : l’univers mélodieux de l’oud, cet instrument à cordes qui incarne l’âme de la culture orientale, et les rythmes électroniques, explorant ainsi de nouvelles frontières musicales.   

La 41e édition du Festival de la Médina, qui a démarré à Tunis le 4 mars, propose cette année 28 spectacles variés, allant de la musique soufie au jazz. Cet événement aspire à faire découvrir le patrimoine tunisien tout en prônant la diversité culturelle et artistique. Pour la soirée du 9 mars, le Club culturel Taher Haddad situé au cœur de la Médina a accueilli le projet «Electro oud» présenté par les Tunisiennes Nour Skander, joueuse de oud, et Chayma Srairi, djette et productrice de musique électronique. Les jeunes artistes ont fusionné deux univers musicaux d’apparence très disparates : l’univers mélodieux de l’oud, cet instrument à cordes qui incarne l’âme de la culture orientale, et les rythmes électroniques, explorant ainsi de nouvelles frontières musicales.  

En effet, l’oud arabe, qui occupe une place de choix dans l’imaginaire collectif, est un instrument intemporel, capable de porter la voix de notre culture tout en se réinventant sans cesse. Par sa silhouette élégante et ses sonorités envoûtantes traversant les siècles, il continue de séduire et de s’adapter. Le spectacle «Electro oud» en est bien la preuve. Les musiciennes ont indiqué au début du concert que les notes jouées sont presque entièrement leurs propres compositions en dehors de deux reprises. Dans la petite salle archicomble du Club culturel Taher Haddad, le public a longuement applaudi chaque morceau. D’ailleurs, le revêtement mural de cet espace inspirant des bâtiments traditionnels de la Médina est sublimé par les effets lumineux qui accompagnent la musique électronique. Une ambiance qui témoigne encore de cette hybridation et symbolise l’union des cultures.

Par son jeu à l’oud, Nour Skander a  préservé la qualité sonore et la beauté artisanale qui confèrent à cet instrument son statut intemporel. La magie des mélodies qui ont résonné sous les voûtes du Club culturel Taher Haddad démontre un vaste éventail de potentiel musical que l’oud porte en plus de la signification qui émane de son histoire riche. Les notes orientales étaient subtilement en fusion avec les sons rythmés produits par Chayma Srairi. Le résultat du croisement de ces deux pratiques musicales d’origines différentes était particulièrement captivant. De la passion des deux artistes à la fascination des spectateurs, un lien privilégié se maintient avec l’oud, ambassadeur de notre histoire culturelle, par un spectacle qui s’inscrit dans la modernité musicale.

En effet, c’est l’engouement de musiciens créatifs pour l’oud qui lui offre une perspective d’avenir radieuse. Son métissage avec des répertoires contemporains témoigne de son adaptabilité qui transcende les frontières et les époques. D’ailleurs, Chayma Srairi et Nour Skander se sont déjà produites sur scène à Paris, au Village de la francophonie. De nombreux autres projets audacieux soulignent l’attrait pour l’oud à l’échelle mondiale. Il est combiné à une large palette de genres musicaux, dont le rock, le jazz et les musiques du monde, afin d’explorer de nouveaux sons. Les sonorités anciennes de cet instrument continueront ainsi de captiver les publics contemporains à travers l’émergence de nouvelles formes musicales qui forment un pont mélodieux entre les traditions du passé et l’avenir de la musique mondiale.

Notons que le Club culturel Taher Haddad accueille tout au long de l’année des rencontres, des concerts, mais aussi des conférences, des expositions et tant d’autres événements.

Quant au Festival de la Médina, il se poursuit jusqu’au 28 mars. Une riche sélection d’artistes tunisiens et internationaux continuera de célébrer la créativité et le patrimoine national à travers des performances captivantes. Les spectacles, dont certains sont gratuits, sont répartis entre le Club culturel Taher Hadad, Dar Lasrem, le Centre culturel Bir Lahjar, le Théâtre municipal de Tunis et d’autres lieux emblématiques au cœur de la ville.   

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