
Selon le rapport 2025 du site de référence “Numbeo”, spécialisé dans la collecte et l’analyse de données mondiales, la Tunisie se classe au 37ᵉ rang mondial sur 113 pays inclus dans l’indice de pollution, avec un score de 70,1. Ce classement souligne une situation environnementale alarmante qui pose de lourds défis pour l’État et la société tunisienne.
Intervenue ce mardi 11 mars sur les ondes d’Express Fm, Ines Houarbi Ben Salah, cadre à l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE), a précisé que le site “Numbeo” permet aux citoyens de donner leur avis personnel sur les différents aspects de l’environnement dans lequel ils vivent. Elle a souligné que cette évaluation couvre plusieurs dimensions de la pollution, notamment l’air, la gestion des déchets, ainsi que la pollution de l’eau, du bruit et visuelle.
Cependant, elle a rappelé que les données tirées de ce site ne reposent pas sur des bases scientifiques solides, précisant que le classement de la Tunisie varie en fonction des réponses des citoyens au questionnaire en ligne. Actuellement, ce dernier concerne 19 villes tunisiennes seulement.
La responsable de l’Agence de protection de l’environnement a également mis en avant les efforts déployés par les autorités pour améliorer la situation environnementale. Selon elle, l’Observatoire tunisien de l’environnement et du développement durable (OTEDD) prévoit de mener une étude scientifique couvrant l’ensemble des gouvernorats, et basée sur des méthodes rigoureuses. L’étude ciblera des populations âgées de plus de 18 ans, avec pour objectif de produire des rapports régionaux sur l’état de l’environnement en Tunisie.
Concernant la gestion des déchets, Ines Houarbi Ben Salah a indiqué que la production de déchets ménagers et similaires devrait atteindre 3,2 millions de tonnes en 2025, contre 2,8 millions de tonnes en 2020. La priorité pour l’État est aujourd’hui de mettre en place des mécanismes efficaces pour le traitement et la valorisation des déchets.
La responsable a aussi souligné que 70 % des plages tunisiennes souffrent de niveaux de pollution variables, affectant non seulement la qualité de l’environnement, mais aussi le secteur touristique vital pour l’économie du pays.
Enfin, Ines Houarbi Ben Salah a évoqué les mesures prises lors du dernier Conseil des ministres élargi, visant à réduire l’impact environnemental. Elle a insisté sur l’importance de la coopération entre l’État, le secteur privé et la société civile pour réussir à limiter la pollution. Selon elle, l’engagement des citoyens est également crucial dans la lutte pour un environnement plus sain.