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Au tour du plan arabe

Editorial La Presse

Il faudrait se résoudre à l’idée que, depuis l’arrivée du président Trump et le virage dangereux de la politique étrangères des Etats-Unis, les cartes géopolitiques se sont brouillées, la région du Moyen-Orient, une vraie poudrière, n’y échappe pas. Depuis longtemps, les propositions de trêve se suivent et ne se ressemblent pas, et s’il y a solutions, elles ne sont jamais appliquées. Dans une indifférence assassine, les Gazaouis meurent de soif et de faim ou sous les bombardements comme si c’était une habitude, hélas ! Après une longue attente et un report, le Sommet de la Ligue des États arabes s’est finalement tenu mardi dernier au Caire. 

L’objet de ce sommet est censé donner une alternative au plan absurde, irrationnel et inadmissible de Trump avec la complicité de son ami Netanyahou. Le plan Trump prévoit que Gaza serait ethniquement nettoyée, détenue par les Etats-Unis et transformée en «Riviera de la région». Ce qui est inadmissible pour tout être raisonnable.  A la mi-février, l’Egypte avait annoncé un nouveau plan pour rétorquer à celui, diabolique, élaboré par les Etats-Unis. Le plan arabe de reconstruction devrait être réalisé à Gaza sans déplacer sa population et il a été adopté par le sommet. Le projet inclut la construction de logements modernes, des infrastructures et un réseau de transport. Sa mise en œuvre coûterait 53 milliards de dollars. Quant à l’administration politique après la guerre (un point fondamental), le sommet réaffirme le lien entre la bande de Gaza et la Cisjordanie en l’inscrivant dans le cadre d’une solution à deux États. Le projet envisage la création d’une commission indépendante pour gérer Gaza pendant la phase de reconstruction, une période de transition destinée à réunir Gaza et la Cisjordanie sous administration de l’Autorité palestinienne. Ce dernier point, à notre avis, constitue un problème épineux, long et difficile à résoudre, vu les dissensions internes au sein des mouvements palestiniens, d’une part, et surtout en rapport avec  la position de l’Etat sioniste qui exige et réclame le départ du Hamas du territoire palestinien qu’il dirige depuis 2007, et le retour des derniers otages, d’autre part.

Nous n’en sommes pas encore là, puisqu’une énième tentative de médiation entre les délégations de l’Etat sioniste et des représentants du Hamas est en cours ces jours-ci à Doha. Les négociations (indirectes) portent sur les désaccords relatifs à la deuxième phase du traité qui envisage, selon le Hamas, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet de l’armée de l’occupant de leur terre et la libération des otages encore retenus dans le territoire palestinien, au nombre de 58, dont 34 morts, selon Tsahal.

Mais sans être pessimiste, gageons que ces négociations n’aboutiront pas à un accord tangible. Les arguments ne manquent pas. Avant d’envoyer ses émissaires pour des négociations à Doha, l’Etat sioniste, toujours fidèle à sa politique mensongère et à son double langage, coupe l’unique ligne électrique qui alimente Gaza et son usine de dessalement d’eau et dans le même temps procède à des frappes aériennes et… pire, il bloque la livraison des aides alimentaires en ce mois de jeûne. Peut-on être plus sadique, plus inhumain ?

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