Les dernières données statistiques de la Banque centrale de Tunisie (BCT) révèlent une baisse spectaculaire de 94 % du volume des chèques en circulation depuis l’entrée en vigueur, le 2 février 2025, de la plateforme électronique unifiée des chèques, “TuniChèque”.
Selon une source de la BCT, le nombre de chèques traités et validés via cette plateforme s’élevait, au 6 mars 2025, à 94 333 unités, soit une moyenne quotidienne de 3 930 chèques. En comparaison, sur la même période en 2024, ce chiffre atteignait 68 055 chèques par jour. Cette évolution marque un tournant majeur dans les transactions bancaires en Tunisie.
Cette transformation est en grande partie attribuée à l’application de la loi n°41 de 2024, promulguée le 2 août 2024, qui a profondément réformé le cadre juridique du chèque en Tunisie. Cette législation vise à renforcer la sécurité des transactions, améliorer les pratiques bancaires et réduire le risque des chèques sans provision.
Désormais, les banques sont tenues d’ouvrir un compte fonctionnant par chèque à tout client qui en fait la demande, tout en vérifiant sa situation auprès de la Banque centrale. Elles doivent également mettre en place des mesures strictes pour éviter l’émission de chèques sans provision. La loi impose également un plafond maximal de 30 000 dinars par chèque.
Cette réforme, couplée à la digitalisation des transactions via TuniChèque, redessine profondément l’écosystème bancaire tunisien. Si certains y voient un pas vers une meilleure régulation et une réduction des litiges liés aux chèques sans provision, d’autres s’interrogent sur les implications pour les entreprises et les particuliers habitués à utiliser ce moyen de paiement.
