
Mardi matin, les Gazaouis se sont réveillés sous un déluge de feu, par le fracas des bombes. Le bilan provisoire est de 413 morts, sans compter les blessés et les disparus. Pourtant, ils rêvaient d’une paix durable, ils y ont cru, surtout en ce mois de Ramadan. Aujourd’hui, ils disent adieu à la trêve, aux négociations auxquelles ils ont donné beaucoup d’espoir.
Aujourd’hui, sous les éclats des bombes, ils enterrent leurs morts. Le bourreau, responsable de tous leurs malheurs, Benjamin Netanyahu, justifie ces raids par le «refus répété de libérer les otages». De son côté, le Hamas l’accuse de reprendre la guerre. La victime expiatoire dans ces accusations, on le devine sans difficulté, c’est le peuple gazaoui.
Inutile de chercher à savoir qui a rompu la trêve. Depuis le commencement des négociations du Caire portant sur la deuxième phase de la trêve, l’Etat sioniste a donné les signes d’une rupture, d’une mauvaise foi manifeste et d’un jeu dangereux. Il souhaitait une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclamait, pour passer à la deuxième étape, la «démilitarisation totale» du territoire et le départ du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Autant dire qu’il met les enchères très haut dans le but de rompre les négociations. Les discussions sont arrêtées, les proches des dossiers, les observateurs et autres hauts responsables s’attendaient à une reprise de contacts ou mieux à une solution provisoire ou intermédiaire.
De son côté, le Hamas réclame (ce qui a été convenu) de passer aux négociations sur la deuxième phase, qui prévoit, selon un cessez-le-feu permanent, le retrait de Gaza, la réouverture des points de passage devant l’aide humanitaire et la libération des derniers otages. Le bourreau à la tête de l’Etat sioniste a catégoriquement refusé cette offre, justifiant pour la énième fois «le refus répété de libérer nos otages». La situation est bloquée. C’est l’attente, rien de nouveau, aucune proposition alternative à l’horizon qui pouvait rassurer la population gazaouie. Suspense !
Mais, pendant ce temps suspendu, l’Etat sioniste, toujours machiavélique et trompeur, préparait son plan de guerre. Des frappes sporadiques s’ensuivirent, des bombardements à Beït Lahia le 15 mars faisant neuf morts, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, le plus lourd bilan sur un même site depuis le 19 janvier (date de l’entrée en vigueur de la trêve).
Des actes sont commis contre le Centre de santé reproductive des femmes palestiniennes («actes génocidaire», selon une commission d’enquête des Nations unies). Au passage, l’Etat sioniste accuse les soutiens bénévoles des Gazaouis de complicité, les humanitaires, de quelque bord qu’ils soient, de quelque pays qu’ils viennent, travaillant ou affiliés à des ONG sont dans le collimateur de l’Etat paria.
Ce qui est à craindre, c’est le déploiement de l’armée de terre (près de 50.000 soldats) sur le sol de Gaza. Pas de nourriture, pas d’eau, pas d’électricité et encerclés de toutes part par une armée implacable, en ce mois de jeûne. Tel est le sort actuel des Gazaouis.