
Depuis l’apparition des premiers essaims de criquets pèlerins dans les régions méridionales de la Tunisie, une véritable course contre la montre est engagée. Face à cette menace qui pèse lourdement sur l’agriculture et l’équilibre écologique de la région, les autorités tunisiennes ont déployé un dispositif de lutte sans précédent, mobilisant des ressources humaines et matérielles considérables.
Une surveillance de tous les instants
La surveillance des mouvements des criquets pèlerins est au cœur de la stratégie de lutte. Dans les gouvernorats de Kébili et de Tataouine, particulièrement exposés à cette invasion, les équipes de la Délégation régionale de développement agricole (Crda) sont à pied d’œuvre jour et nuit. En collaboration étroite avec les autorités locales, les forces de sécurité et l’Armée nationale, elles scrutent les zones frontalières avec l’Algérie et la Libye, ainsi que les vastes étendues désertiques où les criquets pourraient trouver refuge.
À Tataouine, un comité de vigilance a été spécialement mis en place, regroupant des gardes forestiers, des éleveurs et des habitants du désert. Leur mission : signaler la moindre apparition de criquets et suivre leurs déplacements. Ces informations sont cruciales pour anticiper les mouvements des essaims et cibler les interventions.
Une logistique de pointe pour des interventions rapides
La lutte contre les criquets pèlerins exige une réactivité et une efficacité maximales. C’est pourquoi les autorités tunisiennes ont mis en place une logistique de pointe, comprenant :
• Des moyens de transport tout-terrain : tracteurs, véhicules 4×4, pour accéder aux zones les plus reculées.
• Des équipements de pulvérisation performants : pulvérisateurs terrestres et aériens, pour traiter les essaims de criquets avec précision.
• Un stock important de pesticides : des produits phytosanitaires homologués, respectueux de l’environnement, pour éliminer les criquets de manière ciblée.
Des équipes d’intervention, composées d’agents de la Crda et de volontaires, sont mobilisées en permanence. Elles sont prêtes à intervenir à tout moment, dès qu’un essaim de criquets est détecté.
Une coopération régionale et internationale essentielle
La lutte contre les criquets pèlerins est un défi qui dépasse les frontières nationales. C’est pourquoi la Tunisie collabore étroitement avec les pays voisins, en particulier l’Algérie et la Libye, pour échanger des informations et coordonner les actions de lutte.
La Tunisie bénéficie également du soutien de l’Organisation de lutte contre le criquet pèlerin (Olcp), une organisation régionale spécialisée dans la lutte contre ce fléau. Des experts de l’Olcp ont été dépêchés en Tunisie pour former les agents locaux aux techniques de pulvérisation et partager leur expertise.
Une vigilance constante pour protéger l’avenir du sud tunisien
Malgré les efforts considérables déployés, la menace des criquets pèlerins demeure présente. Les autorités tunisiennes restent vigilantes et mobilisées pour protéger l’agriculture et l’environnement du sud tunisien. La lutte contre ce fléau est une priorité nationale, qui exige la mobilisation de tous les acteurs: autorités locales et population.