Accueil Culture Du 11 au 13 avril à Ksar Ferch à Tataouine : Au bonheur des E-Festiens

Du 11 au 13 avril à Ksar Ferch à Tataouine : Au bonheur des E-Festiens

Les artistes Azu Tiwaline et Cinna Peyghamy exploreront l’improvisation et l’expérimentation à travers le synthé modulaire et le tombak iranien. Lotfi Attar, guitariste légendaire du groupe Raïna Raï, accompagné de Hachemi Djellouli, batteur historique, revient sur les origines du mouvement raï dans les années 70 et 80, retraçant comment Raïna Raï a électrifié la musique traditionnelle pour créer un style mondialement connu.

Après 13 éditions tenues dans la Cathédrale Saint-Louis de Carthage et 7 années d’absence, le festival E-Fest revient en force pour se poser du 11 au 13 avril au sud du pays dans le site historique de Ksar El Ferch. Voilà de quoi faire la joie des amateurs de la musique électronique et, surtout, des fidèles qui ont accompagné la naissance en 2007 et l’évolution de cette manifestation qui fut la première à se consacrer à la culture numérique en Tunisie.

Le festival prendra cette fois la forme d’un camp artistique où artistes, penseurs et festivaliers exploreront le patrimoine tunisien à travers le prisme du numérique.

À travers une programmation mêlant performances artistiques, ateliers interactifs et débats citoyens, cette nouvelle édition mettra en avant des thématiques essentielles, telles que la migration, l’éducation et la durabilité environnementale.

Ainsi, durant trois jours, Ksar El Ferch deviendra un véritable hub de création et d’innovation, réunissant des artistes et participants tunisiens et internationaux.

Côté musique, on nous annonce des concerts, des live set et des Dj set d’électro transe, d’african électro, de rock expérimental, de hip-hop, de raï, de chants griots sahraouis et d’autres sonorités servies par des artistes issus du Maroc, de France, du Soudan, d’Ouganda, de Mauritanie, d’Egypte, d’Algérie et de Tunisie.

Au programme, aussi, des formations et des ateliers conçus pour initier le public aux nouvelles pratiques artistiques et numériques. Les formations s’intérèssent au podcasting et le storytelling sonore (apprendre à concevoir des récits audio sur des thématiques sociales et environnementales), à la création numérique (découverte du logiciel TouchDesigner pour concevoir des œuvres interactives) et à l’intercation entre le théatre et la réalité virtuelle (immersion dans les nouvelles formes de narration digitale). Une résidence artistique «Inner Gouna» aboutira à une expérience en réalité virtuelle proposant une approche novatrice du théâtre immersif.

Parallèlement, l’Agora, un espace dédié aux débats citoyens, permettra au public de discuter et réfléchir sur les défis contemporains, notamment la migration, l’éducation et la durabilité environnementale.

Les ateliers, conçus pour éveiller les vocations, offrent une diversité d’expériences. A l’instar d’un atelier jeune public qui initiera les plus jeunes au beatmaking avec une MPC et un atelier d’initiation à la réalité virtuelle qui explore la spatialisation sonore et l’interaction avec des objets virtuels.

D’autres ateliers, issus de la résidence Inner Gouna, questionnent les approches immersives dans le théâtre, permettant aux participants de découvrir les processus et outils utilisés pour plonger le spectateur dans un environnement virtuel. Le cycle d’ateliers « Formé/Déformé » proposera, quant à lui, une exploration des arts numériques à travers le jeu et l’expérimentation, abordant différents aspects de la création d’une œuvre audiovisuelle interactive. Enfin, l’atelier « One Wo/Man Digital Show » invite les festivaliers à créer collectivement une performance numérique en utilisant des outils, tels qu’Ableton, MadMapper et TouchDesigner

Les festivaliers auront l’opportunité d’échanger avec des figures emblématiques du monde artistique, à travers des master classes inédites. Les artistes Azu Tiwaline et Cinna Peyghamy exploreront l’improvisation et l’expérimentation à travers le synthé modulaire et le tombak iranien. Lotfi Attar, guitariste légendaire du groupe Raïna Raï, accompagné de Hachemi Djellouli, batteur historique, revient sur les origines du mouvement raï dans les années 70 et 80, retraçant comment Raïna Raï a électrifié la musique traditionnelle pour créer un style mondialement connu.

La programmation musicale annonce des artistes aux styles variés, mêlant influences électroniques, traditionnelles et expérimentales. A l’affiche: Raïna Raï (légendes du raï algérien, Erkez Hip Hop, (formation hip-hop tunisienne), Zar Elektrik (fusion entre transe gnawa et musique électronique), Noura Mint Seymali (chanteuse mauritanienne) et MC Yallah & Debmaster (performance grime et afro-futuriste).

l’E-Fest Camp propose un modèle de billetterie à prix libre et conscient, les spectateurs pouvant contribuer selon leurs moyens, avec des tarifs variant de 10 à 50 dinars tunisiens par jour. Les fonds récoltés seront directement investis dans la préservation et la restauration de Ksar El Ferch, confirmant ainsi la vocation patrimoniale et sociale du festival.

Situé dans la plaine du Ferch à Ghomrassen (Tataouine), le Ksar (Habitat troglodytique) est un village fortifié d’architecture berbère composé par un ensemble d’alvéoles superposés ayant pour nom ghorfa (sorte de grenier). La date de sa fondation reste incertaine (entre 1900 et 1920 pour certains alors que d’autres hypothèses évoquent une date plus ancienne, comme le XVIIe siècle).

Le 10 janvier 2020, la Tunisie a proposé le site pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Le complexe est fermé par une porte restaurée en 2005. Une huilerie, un puits et une mosquée s’y trouvent. Si une partie a été restaurée, la majorité du bâti est abandonnée. Certains évoquent quelques ghorfas effondrées en 2007 et d’autres parlent de lésions structurelles graves.

Charger plus d'articles
Charger plus par Meysem MARROUKI
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *