
Une relecture entreprise par Mouha Harmel, accompagné dans son aventure par Lassaâd Ben Alaya pour un conte illustré pour adultes : « Siqal, l’antre de l’ogresse», paru récemment aux éditions Demeter.
Qui n’a, dans ses souvenirs d’enfance, le refrain « ken ya ma ken, fi kadimezzamen », d’une aïeule ou d’une nounou ? Qui n’a, dans son imaginaire, ces contes de djinns, bien ou malveillants, d’ogres, de succubes ou d’incubes, dont la cruauté ou la sensualité échappaient aux âmes enfantines et que redécouvrent les adultes à une seconde lecture ?
C’est cette relecture qu’a entreprise Mouha Harmel, accompagné dans son aventure par Lassaad Ben Alaya pour un conte illustré pour adultes : « Siqal, l’antre de l’ogresse», paru récemment aux éditions Demeter. Démeter est une ancienne maison d’édition, filiale en un premier temps des éditions Cérés, puis ayant pris son autonomie et sa spécificité. Et si elle se fait rare dans le panorama de l’édition, c’est qu’elle est extrêmement sélective dans ses choix, et que Moncef Guellaty qui la dirige ne publie, en vrai éditeur, que ce qui lui plaît.
Collaborant souvent avec les éditions d’Orient d’Ysabel Baudis, tout aussi exigeante et sélective que lui. Partageant les même choix, ils réalisent quelquefois des duos livresques toujours réussis.
« Siqal, l’antre de l’ogresse » est le dernier d’entre eux, paru simultanément en France et en Tunisie, ce qui le rend plus accessible aux lecteurs tunisiens bien sûr. Cet ouvrage est un réel Ovni dans le monde de l’édition. Magnifiquement illustré, on a du mal à définir si les images illustrent le texte, ou si le texte définit l’image. On y plonge dans un univers ésotérique, transgressif, faussement innocent et réellement cruel. Un monde d’ogres anciens qui réveillent les monstres actuels, mais aussi un monde de poésie, de nostalgie et de rêve.
Lisez-le avec votre âme d’enfant et votre regard d’adulte.