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La BCT réduit son taux directeur à 7,5 %

Le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé, lors de sa réunion du 26 mars 2025, d’abaisser son taux directeur de 50 points de base pour le fixer à 7,5 %. Cette décision, qui reflète l’engagement de la BCT en faveur de la stabilité des prix tout en soutenant la croissance, prendra effet à partir du 27 mars 2025.

Dans ce cadre, les facilités de dépôt et de prêt à 24 heures ont été réduites respectivement à 6,5 % et 8,5 %, selon un communiqué publié mercredi à l’issue de la réunion. Par ailleurs, le Conseil a décidé d’abaisser à 6,5 % le taux minimum de rémunération de l’épargne.

« Au vu des incertitudes grandissantes, le Conseil continuera de surveiller de près les risques internes et externes pesant sur les perspectives d’inflation et se tiendra prêt à prendre les décisions nécessaires », a souligné la BCT.

Lors de cette réunion, le Conseil d’administration a passé en revue les évolutions économiques et financières récentes, tant à l’échelle nationale qu’internationale, ainsi que les perspectives d’inflation.

Une croissance économique en hausse, mais un déficit extérieur qui se creuse

Sur le plan national, la croissance économique a poursuivi sa tendance haussière au dernier trimestre 2024, atteignant 2,4 % en glissement annuel contre 1,8 % au trimestre précédent. Cette progression est portée notamment par le renforcement des activités dans les secteurs des services et de l’agriculture.

En revanche, le déficit courant s’est aggravé, atteignant 1 654 MDT (0,9 % du PIB) à fin février 2025, contre 113 MDT (0,1 % du PIB) un an auparavant. Cette détérioration est principalement attribuée à l’augmentation du déficit commercial, qui s’est creusé à -3 518 MDT contre -1 780 MDT à fin février 2024, et ce malgré la bonne tenue des recettes touristiques et des revenus du travail.

Au 25 mars 2025, les avoirs nets en devises s’élevaient à 22,9 milliards de dinars, soit l’équivalent de 100 jours d’importation, contre 27,3 milliards (121 jours) à la fin décembre 2024. Le dinar reste néanmoins résilient face aux principales devises.

Une inflation en ralentissement, mais des risques persistants

L’inflation poursuit son ralentissement, s’établissant à 5,7 % en février 2025 contre 6 % le mois précédent. Cette baisse est principalement due à la détente de l’inflation des produits à prix administrés (2,2 % contre 3,8 %), en lien avec la réduction de la TVA sur l’électricité et le maintien du gel des prix des principaux produits et services.

Cependant, l’inflation sous-jacente, excluant les produits alimentaires frais et ceux à prix administrés, a légèrement progressé pour atteindre 5,1 % en février contre 5 % en janvier. Par ailleurs, les prix des produits alimentaires frais restent sur un niveau élevé, affichant une hausse de 13,3 % contre 13,2 % en janvier.

La BCT note que ces tendances ont conduit à une révision à la baisse des perspectives d’inflation pour les mois à venir. Toutefois, les hausses salariales, aussi bien dans le secteur privé que public, pourraient exercer des pressions sur les coûts de production et stimuler davantage la demande, dans un contexte de capacités de production limitées, marqué notamment par le stress hydrique persistant et la lenteur des réformes stratégiques. Cette situation pourrait freiner une baisse plus marquée de l’inflation à court terme.

En moyenne annuelle, le taux d’inflation devrait reculer de 7 % en 2024 à 5,3 % en 2025.

Un contexte international marqué par des incertitudes

À l’échelle internationale, l’accalmie quasi généralisée des prix des matières premières et des produits de base a favorisé le processus de désinflation en 2024. Toutefois, la persistance d’une inflation sous-jacente a maintenu l’inflation globale au-dessus des objectifs des banques centrales durant les premiers mois de 2025.

Dans un contexte marqué par des incertitudes géopolitiques et commerciales élevées, ces évolutions ont conduit à une révision à la hausse des perspectives d’inflation à court terme et à une pause dans les baisses des taux directeurs par plusieurs grandes banques centrales.

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