
La crise financière est de retour dans le camp des « Noir et Blanc ».
Cette fois plus aiguë et plus embarrassante.
Le 15 février 2025, un nouveau comité de direction provisoire présidé par Mahdi Frikha a pris les commandes du CSS pour une mission de trois mois. Si Mahdi Frikha et son premier bras droit, Thameur Fendri, savaient que cette mission est à haut risque, ils n’ont saisi sa sensibilité qu’après un mois passé à faire l’état des lieux.
Les résultats auxquels ils sont parvenus ne sont guère encourageants et pas du tout rassurants. Sur le plan financier, la situation est plus qu’alarmante. Elle est critique et n’écarte pas le retour à la case départ : une crise financière qui sera cette fois plus longue et plus aigüe et qui ne sera pas facile à résoudre. Les chiffres donnés après ce diagnostic rapide sont inquiétants. Le club a besoin dans les mois à venir de plus de 14 millions de dinars pour éviter le naufrage financier et sportif.
Selon M Thameur Fendri, les 3 chiffres qui inquiètent le plus concernent les arriérés des rémunérations des joueurs (salaires et primes) dont certains remontent à la saison 2022 / 2023 s’élevant à 3,750 millions de dinars, les dettes envers créanciers, fournisseurs et Cnss qui avoisinent les 3,5 millions de dinars et enfin les litiges à régulariser dans les plus brefs délais qui ont franchi la barre de 6,750 millions de dinars dont 640 mille dinars pour les litiges nationaux.
Un tel endettement, même réparti sur des échéances espacées, est vraiment colossal et ce n’est pas un comité d’urgence pour 3 mois qui va en venir à bout. En avouant qu’il n’est pas venu avec une baguette magique pour effacer toute cette monstrueuse ardoise, Mahdi Frikha a voulu tirer la sonnette d’alarme sur les risques encourus suite à ce casse-tête financier. Ses craintes n’ont pas d’ailleurs tardé à se confirmer.
Après une courte période de grâce, les premiers signes de mécontentement des joueurs ont commencé à refaire surface. Après une préparation en apparence calme durant la trêve ( le feu couvait sous les cendres ) et deux matches amicaux contre une équipe de division inférieure, le Croissant Sportif de Badr El Ain (victoire par 5 buts à 0 dont quatre inscrits par Amor Ben Ali), puis face à un gros morceau l’ESZ ( défaite par 1 but à 0 ), les joueurs sont entrés en grève et la troisième rencontre programmée mercredi avec l’Astre Sportif de Agareb a été annulée.
Heureusement que le tirage au sort de la Coupe de Tunisie pour les seizièmes de finale des 5 et 6 avril a offert un adversaire moins fort (l’Union Sportive de Hammam Zriba) et que l’entraîneur Lassâad Dridi a encore le temps pour se préparer à la reprise du championnat avec un match contre un adversaire de grand calibre, le ST, au Bardo le 12 avril.
Répit jusqu’à quand ?
Mise dos au mur, entre le marteau et l’enclume (payer les échéances de paiement du staff technique portugais limogé et des joueurs étrangers Pedro Sá et Rubin Hebaj ou honorer une partie des engagements avec les joueurs grévistes), la direction provisoire du club a opté pour la deuxième solution jugée plus urgente. Les joueurs, pas tout à fait satisfaits des avances faites mais résignés, ont repris les entraînements hier avec une double séance, l’une durant la journée et l’autre en nocturne après la rupture du jeûne. Ce n’est qu’un petit répit dans un long et pénible chemin qui va être long et harassant. Tout cela ne va pas faciliter la venue d’un nouveau comité directeur élu pour le 15 mai, date de la fin du mandat du comité provisoire de Mahdi Frikha plus que jamais décidé de léguer le lourd fardeau à quelqu’un d’autre.