
Le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antonio Tajani, a annoncé, vendredi, lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du Conseil des ministres italien, que le rapport sur les pays d’origine sûrs, qui comprend 20 pays, dont la Tunisie, a été approuvé sans modification majeure.
Aucun changement n’a été apporté à ce rapport annuel par rapport à l’année précédente, a précisé Tajani, ajoutant qu’un décret gouvernemental sur des mesures urgentes de lutte contre l’immigration irrégulière sera soumis au Parlement pour examen et adoption, selon l’Agence de presse italienne AKI.
Les pays d’origine sûrs sont considérés comme offrant des garanties suffisantes en matière de protection des droits humains et d’absence de persécution pour leurs citoyens et les personnes demandant une protection internationale, notamment les réfugiés. Ils sont jugés comme disposant de systèmes politiques, sociaux et juridiques stables.
À ce sujet, l’ancien diplomate Abdallah Laabidi a expliqué, samedi, dans une déclaration à l’Agence Tunis-Afrique-Presse, que les pays européens attribuent cette qualification aux États d’où provient un flux migratoire et qui disposent de lois garantissant la protection de leurs citoyens.
Cette désignation permet ainsi le rapatriement des migrants vers leurs pays d’origine en vertu d’accords conclus avec ces derniers, a-t-il souligné, ajoutant que la notion de pays sûr n’existe pas en droit international.
Pour rappel, Tajani avait déjà classé la Tunisie parmi les pays d’origine sûrs lors d’une rencontre, le 16 janvier dernier à Rome, avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti.
Ainsi, l’Italie pourrait, ipso facto, renvoyer les migrants tunisiens en situation irrégulière vers leur pays, selon l’agence italienne AKI.
Lors de cette rencontre, les deux ministres avaient souligné la nécessité d’adopter une approche globale et multidimensionnelle pour faire face à la migration irrégulière, en mettant l’accent sur le développement solidaire et le traitement des causes profondes du phénomène, tout en luttant contre les réseaux de trafic d’êtres humains.
Il a également été convenu de renforcer la coopération afin de promouvoir la migration légale et circulaire et d’en diversifier les domaines, en s’appuyant sur l’accord de gestion des flux migratoires signé entre les deux pays en 2023.