Accueil Economie Financement de l’économie : Bâtir un système bancaire plus solidaire et résilient

Financement de l’économie : Bâtir un système bancaire plus solidaire et résilient

La Tunisie, à l’image de plusieurs pays en développement, s’est engagée dans des réformes économiques et monétaires à travers la mise en place de programmes de stabilisation et d’ajustement dans le but d’agir sur les déséquilibres dont souffrait l’économie du pays depuis des années.

L’impact positif d’un système financier solide et élargi sur l’économie, que ce soit en termes de productivité des entreprises, d’accumulation de capital, d’accroissement de l’épargne, ou de croissance, est aujourd’hui largement reconnu.

Les besoins de financement de l’économie nationale sont couverts ces dernières années par le recours aux emprunts internes et externes. Les opérateurs économiques ne cessent d’appeler le secteur bancaire à jouer pleinement son rôle dans le financement des investissements et des projets. Néanmoins, ce secteur nécessite une transformation, voire une refonte profonde de son système pour pouvoir financer aussi bien l’économie que les petites et moyennes entreprises (PME) et les particuliers. Une économie compétitive ne peut exister sans un système bancaire et financier moderne, puissant, performant et ouvert. 

Dans ce contexte, le Président Kaïs Saïed a appelé à la révision de la législation encadrant la BCT afin de renforcer son rôle face aux défis financiers et de mieux soutenir l’économie nationale. Les principales réformes engagées par la Tunisie depuis des années, en vue de restructurer et de libéraliser le système financier, nécessitent, aujourd’hui, une évaluation qui permettra de se situer par rapport aux objectifs de ces réformes en termes de développement du système financier ainsi que sa participation dans le financement de l’économie.

Nouvelle approche financière

Dans le même contexte, la Cheffe du gouvernement, Sarra Zafrani Zenzeri, lors d’un Conseil ministériel restreint consacré à l’examen du projet de révision de la loi n°35 de 2016 régissant le statut de la Banque centrale de Tunisie, a mis en évidence le rôle clé de la BCT dans la mise en place de normes financières solides, garantes d’un système bancaire national performant. 

Elle s’est penchée également sur l’importance d’une coordination entre les structures financières publiques et privées pour accélérer les réformes et mener une transformation législative profonde, touchant tous les secteurs vitaux. 

Par ailleurs, la Cheffe du gouvernement a réaffirmé que « le choix stratégique de l’autosuffisance financière, appelant à une mobilisation collective pour bâtir un système financier plus solidaire et résilient, est capable de faire face aux mutations économiques mondiales et de réduire la dépendance à l’endettement extérieur ». L’objectif primordial fixé par le gouvernement est de consolider l’autonomie économique de la Tunisie et renforcer ses ressources propres. Ce choix stratégique est essentiel pour assurer une indépendance accrue face aux fluctuations économiques mondiales et pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis des emprunts extérieurs.

Besoin de réforme 

Le projet de loi portant sur la révision du statut de la BCT comprend plus d’une quarantaine d’articles. «Cet amendement ambitionne d’élargir le rôle d’autorité monétaire qui, essentiellement, se sert de la politique monétaire pour gérer les fluctuations économiques et stabiliser les prix, afin de maintenir une inflation à un niveau faible et stable. Ainsi, l’institution devra, une fois le projet de loi adopté, se concerter avec le gouvernement sur des décisions qu’elle prenait automatiquement dans l’intérêt du pays comme celle relative à la révision du taux d’intérêt». 

C’est dire que les réformes du système bancaire et la gestion prudente des finances publiques sont essentielles pour relever les défis et restaurer un rôle équilibré du système bancaire dans l’économie. 

De nombreux observateurs estiment que le système bancaire tunisien nécessite une réforme en profondeur pour améliorer sa solidité, sa gouvernance, et sa capacité à financer l’économie de manière efficace. Selon Aïcha Karafi, chercheuse en gouvernance et transparence budgétaire, «les réformes pourraient inclure des mesures visant à renforcer la supervision bancaire, à réduire les risques liés aux créances douteuses, à améliorer la gouvernance des banques et à promouvoir la transparence». 

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