
Toutes les boulangeries de la bande de Gaza ont cessé de fonctionner ce lundi en raison de l’épuisement des stocks de farine et de diesel, aggravant la crise humanitaire qui frappe la population sous blocus, a alerté Abdel Nasser Al-Ajrami, président de l’Association des propriétaires de boulangeries.
Dans une déclaration à la presse, il a indiqué que le Programme alimentaire mondial avait signalé la rupture totale de ses stocks de farine, entraînant la fermeture de 18 boulangeries soutenues par l’organisation. “Si la situation perdure, nous risquons une famine à grande échelle”, a-t-il averti.
Les boulangeries ne pourront rouvrir qu’à la condition d’une réouverture des points de passage et de l’acheminement des denrées essentielles, a-t-il précisé, appelant la communauté internationale à exercer une pression immédiate pour permettre l’entrée de l’aide alimentaire.
Une crise alimentaire sans précédent
Amjad Al-Shawa, directeur du Réseau des organisations non gouvernementales à Gaza, a souligné l’impact dramatique de cet arrêt total sur les habitants, qui dépendent principalement du pain pour leur alimentation quotidienne.
“La situation humanitaire se détériore chaque jour un peu plus. Le blocus en vigueur a déjà provoqué une grave pénurie de denrées alimentaires et de produits de première nécessité”, a-t-il déclaré.
Les autorités israéliennes maintiennent la fermeture du poste-frontière de Kerem Shalom, principal point d’entrée des marchandises vers Gaza, depuis début mars, empêchant l’acheminement de vivres, de carburant et d’aide humanitaire, selon des sources locales.
Deux millions de personnes en péril
Avec une population dépassant les deux millions d’habitants, Gaza dépend largement des boulangeries réparties sur son territoire. Ces derniers jours, nombre d’entre elles ont dû fermer faute de farine, exacerbant les difficultés des familles déjà en détresse.
Des organisations internationales et humanitaires mettent en garde contre une catastrophe imminente si la situation continue de se dégrader. Elles appellent à la réouverture immédiate des points de passage et à l’entrée de l’aide humanitaire pour éviter une aggravation de la crise alimentaire.
Cette crise survient alors que l’armée israélienne a repris ses opérations militaires dans la bande de Gaza depuis le 18 mars, après la fin d’une trêve de 50 jours. Israël a relancé ses offensives après l’échec des négociations avec le Hamas, qui réclamait la mise en œuvre d’un accord prévoyant un retrait progressif des forces israéliennes du territoire.