
Pétrole
L’Opep+ entame une hausse de sa production
L’Opep+, groupe comprenant l’Opep et ses alliés, a entamé une augmentation dans sa production pétrolière mensuelle à partir de début avril, tout en se défaisant progressivement des réductions volontaires de production. Selon la presse internationale, le groupe compte poursuivre ces hausses de production jusqu’au mois de mai, ce qui pourrait limiter la hausse des prix du pétrole.
Cette décision intervient à un moment où les analystes pétroliers affirment que les prix du brut ont atteint leur plus haut niveau en plus d’un mois, dans un contexte où la recrudescence des tensions géopolitiques accentue les craintes d’une rupture des approvisionnements. Les acteurs du marché surveillent de près les annonces des politiques de tarifs douaniers qui pourraient affecter négativement la croissance mondiale et la consommation d’énergie. En ce qui concerne les prix, les contrats à terme sur le brut de Brent se sont appréciés de 21 cents (0,3 %) pour atteindre 74.98 dollars le baril.
Escalade tarifaire entre les États-Unis et l’UE
Lorsque les choses se compliquent !
Le bras de fer entre les États-Unis et l’Union européenne est lancé. L’administration Trump a relevé récemment de 25 % les droits de douane sur les importations américaines d’aluminium et d’acier. En réaction, l’UE a annoncé qu’elle rétablira, mi-avril, les droits de douane introduits lors du premier mandat de Donald Trump, suspendus depuis 2020. Des mesures de rétorsion plus sévères seront imposées à cette même date.
Nul doute qu’elles seront adaptées aux tarifs réciproques que souhaitent imposer les États-Unis à leurs partenaires commerciaux. Des sanctions ciblées, industrie par industrie ou même produit par produit, ne sont pas à exclure. Les secteurs ciblés par l’administration américaine sont l’automobile et l’industrie pharmaceutique, qui représentent à elles seules un peu moins de la moitié du déficit bilatéral américain en 2024.
Pour ce second secteur, les États-Unis constituent le débouché d’exportation le plus important, avec près de 17 % des exportations allant outre-Atlantique en 2024. Taxer plus fortement les importations européennes aurait des répercussions directes pour les entreprises américaines, notamment parce que les multinationales américaines sont très présentes sur le sol européen. Ces deux économies sont profondément imbriquées, et ce bras de fer commercial risque de coûter cher aux deux parties, même si l’UE semble avoir les moyens d’amortir le choc, notamment grâce à la taille et aux marges d’approfondissement de son marché intérieur.
Conflits commerciaux
L’économie mondiale sous pression
Les guerres commerciales en cours impliquant les Etats-Unis, la Chine, la Zone Euro, le Canada et le Mexique sont devenues, depuis le 20 janvier 2025, une caractéristique déterminante du paysage économique et géopolitique actuel. Alimentées essentiellement par des hausses des droits de douane, la mise en place de barrières commerciales et l’adoption de politiques protectionnistes, les guerres commerciales en cours redéfinissent l’économie mondiale et affectent les principaux pôles de croissance (États-Unis, Chine et Zone euro) ainsi que les autres pays du monde.
Loin de causer uniquement des perturbations économiques, ces affrontements commerciaux influencent les alliances politiques, les relations internationales et les structures et dynamiques de pouvoir mondiales. Les États-Unis ont imposé récemment des augmentations de droits de douanes à plusieurs de leurs partenaires, ce qui a déjà conduit à modifier les projections de croissance, d’inflation et des exportations de ces dernières et à tendre les relations commerciales internationales.
La Chine, au cœur de ces guerres commerciales, fait désormais face à un ralentissement économique, la poursuite de la déflation et une dépréciation du yuan. En réponse, la Chine vise désormais la construction d’une autosuffisance technologique. Pour la zone euro, elle ne manquera pas de subir des perturbations au niveau des chaînes d’approvisionnement mondiales, affectant une économie qui tire sa croissance des exportations.
En réaction, la zone euro opte d’ores et déjà en faveur d’une plus grande intégration interne, cherche à forger de nouveaux accords commerciaux avec d’autres pays et régions du monde et se positionne comme un défenseur du multilatéralisme tout en appelant à des réformes au niveau des institutions mondiales telles que l’OMC. Ces guerres commerciales pourraient fragmenter l’économie mondiale en deux zones distinctes, sous influence américaine et chinoise, forçant la zone euro à naviguer entre les deux superpuissances. L’économie mondiale est en pleine effervescence, dans un contexte de recomposition géostratégique aux contours incertains.
Pour ce qui est des prévisions, la zone euro pourrait enregistrer une légère accélération, avec une croissance de 1 % en 2025 et de 1,2 % en 2026. La Chine, quant à elle, verra sa croissance ralentir, passant de 4,8 % en 2025 à 4,4 % en 2026. L’Ocde prévoit en outre que les tensions commerciales intensifieront les pressions sur l’inflation mondiale. Une augmentation de 10 % des droits de douane pourrait entraîner une hausse de l’inflation mondiale de 0,4 point par an au cours des trois prochaines années, forçant les banques centrales à maintenir des taux d’intérêt élevés sur une période prolongée.
Face à la suprématie du dollar
Les ambitions des Brics en quête de crédibilité
Le dollar américain demeure la monnaie mondiale dominante grâce à la stabilité macroéconomique des Etats-Unis, à la profondeur de leurs marchés financiers et à la transparence de leur système financier. Bien que des discussions soient en cours au sein des pays Brics sur la réduction de leur dépendance au dollar, aucune menace sérieuse ne pèse actuellement sur sa suprématie. Les efforts des Brics pour établir une monnaie ou un système de paiement alternatif au dollar américain ont peu de chances d’aboutir.