
Ceux qui sont tombés en martyrs sur l’autel de l’Indépendance et la liberté pour le bonheur de la Tunisie ne meurent jamais. Leur mémoire résiste bel et bien à l’oubli et au déni.
Aujourd’hui, 9 avril, fête des Martyrs. Il y a 87 ans qu’on la célèbre chaque année, avec la même fierté et l’intense charge émotionnelle qu’entraine l’immense mémoire d’un passé glorieux marquant l’histoire de la Tunisie contemporaine.
Et comme toujours, tout cérémonial commémoratif tire ses lettres de noblesse des signes de reconnaissance à nos militants de la première heure, ces immortels de l’Histoire qui se sont ainsi sacrifiés pour donner vie à la mère patrie et rendre à son peuple sa souveraineté.
Certes, ceux qui sont tombés en martyrs sur l’autel de l’Indépendance et la liberté pour le bonheur de la Tunisie ne meurent jamais. Leur mémoire résiste bel et bien à l’oubli et au déni. Et voilà, aujourd’hui, plus de 87 ans après les événements sanglants du 9 avril 1938, où d’imposantes manifestations populaires furent sauvagement réprimées par la machine coloniale qui avait tout mis à feu et à sang, faisant des morts et des blessés. Ce jour-là sera bien marqué dans les annales, parce que les manifestants avaient revendiqué, à l’époque, des réformes politiques, dont notamment l’institution d’un parlement tunisien. Soit pour l’intégrité du territoire national et la souveraineté de nos choix et décisions.
Un devoir national renouvelé
C’est ainsi que la mémoire d’un peuple est un devoir national renouvelé. Un sacré bout de temps écrit avec du sang et de la sueur mérite de rester gravé dans les esprits et les cœurs. Et nos martyrs militants sont dignes de ce nom ! A qui nous devons toujours estime et vénération. Aussi, ce 9 avril est-il une belle leçon de morale riche d’enseignements pour l’avenir. A vrai dire, la célébration d’une telle date phare nous apprend, tout comme les prochaines générations, le sens de la citoyenneté et l’appartenance à la mère patrie. Elle nous renseigne également sur ce que subissaient hommes et femmes pour nous offrir la dignité et la liberté sur un plateau d’argent. Ces gens-là, on leur tire, aujourd’hui, le chapeau !
Mourir pour une cause
D’autant plus que l’histoire de la nation est dépositaire de préceptes et de valeurs qui se transmettent de génération en génération, dont l’une passe le flambeau à l’autre. L’histoire, c’est aussi le temps qui se conjugue au présent et au futur, pour immortaliser les moments forts des exploits et des succès. Sur un terrain conquis, on peut vaincre l’ennemi et aller au-delà des efforts et des savoirs, afin d’investir dans l’homme et la terre.
Commémorer le 9-Avril n’est guère un retour en arrière. Il s’agit plutôt d’une source d’inspiration censée nous aider à regarder dans le rétroviseur pour aller de l’avant, avec plus d’engagement et de détermination. Cette fête des Martyrs, c’est un mode de vie et de pensée dont il faut mieux s’inspirer. Car, mourir pour une cause est une chance de ne pas perdre vie. A nos martyrs, patriotes, militants, nous devons éternellement une fière chandelle.