
Emmanuel Macron a effectué une visite en Egypte, consacrée essentiellement au volet économique et à la guerre entre l’occupant sioniste et le Hamas. Le président français a organisé un sommet réunissant Abdelfattah Al-Sissi, président égyptien, et le Roi Abdallah II de Jordanie. «Nous condamnons la reprise des frappes israéliennes à Gaza et en Cisjordanie après deux mois de trêve», a-t-il déclaré, évoquant un «recul dramatique». La France, apparemment soucieuse de la situation désastreuse à Gaza, entre en jeu. Elle adopte et apporte son soutien au plan de paix proposé par les Etats arabes en mars dernier.
L’Elysée évoque «un retour à un cessez-le-feu au bénéfice de la libération de tous les otages encore retenus par le Hamas et de la sécurité des populations gazaouies ainsi qu’à la réouverture des points de passage pour l’acheminement de fret humanitaire à Gaza».
Ces intentions généreuses ont-elles une chance d’être mises en pratique dans l’état acuel ? Le président français a vraisemblablement rallié l’esprit et la lettre du plan de paix arabe. Tant mieux. Mais ce sont, à notre avis, des déclarations de circonstance, manifestement «diplomatiques», difficilement acceptables par le gouvernement sioniste. Le bourreau de Gaza, plus libre dans ses déplacements dans les pays amis (Hongrie, Etats- Unis, d’autres s’y joindraient), déclare pour la énième fois que son armée continuera de pilonner Gaza jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, mais surtout personne. Autrement dit, il tient mordicus et s’évertue à appliquer le plan de son maître Trump qui consiste à vider Gaza de ses habitants et d’en faire la «Riviera» du Moyen-Orient. C’est de l’hystérie, pour ne pas dire de la folie.
La réalité sur le terrain est amère. Jugeons-en: après la rupture de la trêve, les agressions font de nouveau rage, la guerre a repris à Gaza par des bombardements massifs ; les raids des assauts ont fait des centaines de victimes dont une majorité de femmes et d’enfants. Les massacres se succèdent, des morts par dizaines, des Gazaouis succombent à leurs blessures graves, des mères pleurent leurs enfants. Des unités de Tsahal ont coupé de nouveau le territoire, provoquant un nouvel exode des habitants ; la quasi-totalité de la population a été déplacée plusieurs fois par la guerre et vit dans des conditions déplorables, l’Etat sioniste bloque toujours l’entrée des aides alimentaires et médicales dans le territoire.
Le ministre de la Défense extrémiste Israël Katz, de retour au pouvoir, a annoncé que le gouvernement allait étendre son attaque terrestre sur Gaza, poussant encore plus loin toutes les possibilités d’un cessez-le-feu et plaçant l’agenda de la guerre en tête de liste des priorités de l’État paria.
Les opérations auraient pour double objectif de sortir les négociations de l’impasse, et, bien entendu, d’atteindre la victoire totale sur le Hamas. L’on se demande comment dans ce maelström, le président Macron, qui affiche sa volonté de jouer un rôle dans la région, va procéder.