
Les gros dégâts provoqués par les décisions de la Commission nationale d’appel étaient prévisibles. Elles sont loin de calmer le jeu mais vont plutôt attiser encore plus le feu.
Nous avons eu raison dans ces mêmes colonnes du lundi 7 avril, un jour avant les verdicts très attendus et donnés tard dans la soirée du mardi 8 avril, de poser la question si la Commission nationale d’appel, «mise entre le marteau et l’enclume, ne va pas céder, sous la pression et la crainte de discréditer la compétition, de trancher en faveur des résultats acquis sur le terrain quitte à ne pas respecter à la lettre les textes et règlements en vigueur».
Les verdicts de la Commission ont confirmé que cette option a été choisie non pas par pure conviction, mais parce que c’était la meilleure porte de sortie de cette impasse juridique sans précédent par son ampleur sur le classement du haut comme sur le bas du tableau. On ne peut qu’être stupéfait par le grand chambardement, que ces verdicts tirés par les cheveux par la voie d’un vote qui n’a pas fait l’unanimité, a engendré.
On a retiré au CA les deux points accordés en première instance au détriment de l’USBG. Une décision qui, tout en gardant les «Rouge et Blanc» à la troisième place, a fait que leur retard sur les deux premiers, l’USM et L’EST, est maintenant de trois points. Cette fois, ce n’est pas Hamed Mbarek qui est monté au créneau pour tirer à boulets rouges sur le Bureau Fédéral (il a retenu la leçon après l’amende de 15.000 dinars dont il a écopé), mais c’est une partie du public clubiste qui a été envoyée pour manifester devant le siège de la Fédération.
EGSG-ESS à rejouer
Dans l’affaire ESS-EGSG, la Commission a décidé : ni vainqueur ni vaincu. Le match sera rejoué pour «erreur administrative» de la part de la Commission du Statut des joueurs qui a procédé au renouvellement de la licence du joueur guinéen Alkhaly Bangoura, alors qu’il était encore en litige avec El Gawafel. Pour le bas du tableau, c’est l’AS Soliman qui s’en est bien tiré avec la récupération des quatre précieux points enlevés.
Revenu à la 11e place avec 23 points, il est maintenant bien à l’abri de la descente aux enfers et de la relégation. L’USBG a perdu les trois points obtenus sur le tapis devant l’ASS, mais le fait d’avoir récupéré son point devant le CA a tempéré sa colère pour revenir à 21 points. Ses chances de maintien sont toujours réelles.
Le grand perdant dans les verdicts du mardi, c’est la Zliza de Gabès qui s’est retrouvée de nouveau dans une position très délicate avec 18 points. Seul un miracle pourrait lui éviter le purgatoire. Surtout qu’El Gawafel de Gafsa a une chance de s’octroyer 3 points en or dans le match à rejouer contre l’Etoile. Pourquoi en est-on arrivé à tout ce gâchis qui remet en question la crédibilité du championnat ?
Les textes en vigueur bourrés de pièges sont-ils les seuls coupables ? Ou ces dirigeants incapables d’en faire une bonne lecture et une meilleure interprétation ? Ou ces organes juridictionnels composés d’hommes qui ne sont pas exempts de tout reproche et qui, par leurs décisions contestables, ont fait souffler le chaud et le froid et envenimé le climat avec une fin de saison qui s’annonce sous haute tension ? Trop tard pour désigner le vrai coupable. Le mal est déjà fait.