
Au cours des cinq dernières années, onze infirmeries ont été fermées à travers le territoire pour non-conformité à la réglementation et au cahier des charges en vigueur. De nombreux dépassements ont été, en effet, observés liés notamment aux compétences des personnes qui ont ouvert des infirmeries privées, alors qu’elles ne sont pas diplômées de l’Institut Supérieur des Sciences Infirmières de Tunis et des instituts privés similaires. Des personnes spécialisées dans d’autres spécialités paramédicales à l’instar des techniciens nutritionnistes, des sages-femmes, des aides-soignants, des auxiliaires de vie…ouvrent, à tout va, des locaux d’infirmerie privés sans disposer des compétences requises pour prodiguer les soins aux malades qui se présentent aux infirmeries.
Un aide-soignant, technicien de radiologie, sage-femme, infirmier nutritionniste ou d’autres spécialités paramédicales n’ont pas le droit de d’ouvrir un local d’infirmerie, a relevé, à ce propos, Bachira Rahim, directrice générale de l’exportation des services de santé et du soutien à l’investissement au ministère de la Santé, au cours de son intervention à la radio, rappelant que la Loi n° 92-74 du 3 août 1992, relative aux conditions d’exercice des professions para-médicales de libre pratique fixe et réglemente les métiers paramédicaux en Tunisie. Le 4 février dernier, une circulaire a été communiquée aux directions régionales de la santé, stipulant que les personnes qui ont ouvert des locaux d’infirmerie privées sont tenues de présenter une copie de leur diplôme de licence spécialisée en sciences infirmières.
La directrice générale a souligné que la réglementation a permis l’allègement et la facilitation des procédures liées à l’ouverture de locaux d’infirmeries privées qui sont soumise à un cahier des charges et à l’octroi d’une autorisation préalable pour pouvoir exercer le métier d’infirmer dans le secteur privé. Outre le fait d’être titulaire d’un diplôme dans la spécialité des sciences infirmières, le matériel et les équipements doivent répondre aux spécifications figurant dans le cahier des charges relatif aux conditions d’exploitation d’une infirmerie privée.
Suite à la gestion des plaintes provenant de médecins, de membres du conseil de l’ordre des médecins, de la société civile, la direction générale de l’inspection et de la médecine de santé au sein du ministère a procédé à la fermeture des infirmeries qui ont enfreint la la loi, a relevé la directrice générale, afin de garantir la qualité des soins prodigués dans ces centres et de réduire les risques liés à la pratique d’ actes paramédicaux spécifiques non prodigués par des personnes titulaires d’infirmier. La direction générale de l’inspection médicale et de la sécurité au travail dispose d’un plan d’action qui prévoit un contrôle périodique (une fois par an) des centres de dialyse, des infirmeries privées dont le nombre s’élève à plus d’une centaine sur tout le territoire. Bachira Rahim a, enfin, précisé que les infirmeries privées doivent afficher les prix des différents soins et actes médicaux prodigués dans ces locaux.