Accueil A la une Réforme des chèques et ses dangers pour la Tunisie : un ex-directeur de la BCT fait le point

Réforme des chèques et ses dangers pour la Tunisie : un ex-directeur de la BCT fait le point

Mohamed Saleh Swilem, ancien directeur des politiques monétaires à la Banque centrale de Tunisie, a exprimé ses préoccupations ce jeudi concernant les effets potentiellement délétères de la nouvelle législation sur les chèques.

Lors de son intervention sur les ondes d’Express Fm, Swilem a averti que cette réforme pourrait nuire aux transactions commerciales et financières, ainsi qu’aux ressources fiscales de l’État, impactant ainsi le taux de croissance économique du pays.

Selon les données de la Banque centrale, l’utilisation des chèques en Tunisie a connu une chute spectaculaire, enregistrant une baisse de 94 % durant les premiers mois de 2025 par rapport à l’année précédente, une tendance préoccupante pour l’économie nationale.

Par ailleurs, Swilem a souligné les difficultés économiques supplémentaires que rencontrera la Tunisie, notamment la réduction du financement extérieur du pays en raison de l’absence de coopération avec le Fonds monétaire international (FMI). L’ancien responsable a également mis en évidence la baisse importante des prix de l’huile d’olive tunisienne, qui devrait affecter les exportations, malgré une production nationale significative cette année.

Le déficit commercial pourrait donc se creuser davantage, d’autant plus que la production énergétique du pays peine à répondre à ses besoins. Swilem a précisé que ces deux facteurs, à savoir la baisse des prix de l’huile d’olive et le déficit énergétique, risquent d’aggraver la balance commerciale et, par conséquent, la balance des paiements.

Toutefois, l’expert a exprimé son espoir de compenser ces déficits par les recettes du secteur touristique. Concernant les réserves en devises de la Tunisie, Swilem a noté une baisse par rapport à la fin de l’année dernière, conséquence des remboursements des dettes extérieures, tout en soulignant que, malgré cette diminution, le niveau de réserves reste relativement rassurant.

Pour soutenir l’économie tunisienne, l’ancien directeur de la Banque centrale a plaidé pour une politique active d’encouragement des exportations, une intervention ciblée dans le secteur de l’huile d’olive, ainsi qu’un soutien aux secteurs industriels. Swilem a également salué le rôle de la Banque centrale de Tunisie dans la gestion de la valeur du dinar tunisien, soulignant l’importance de préserver sa stabilité face aux principales devises internationales.

Dans un contexte mondial instable et sous l’effet des décisions commerciales du gouvernement américain, notamment les politiques douanières du président Donald Trump, Swilem a conclu son intervention en soulignant l’incertitude qui caractérise l’avenir économique, affirmant que « personne ne sait ce qui va se passer dans les mois à venir ».

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