Accueil A la une Rejet des diktats du FMI : L’économie nationale se comporte mieux

Rejet des diktats du FMI : L’économie nationale se comporte mieux

La décision de rejet des exigences du Fonds monétaire international n’a pas été fortuite mais plutôt fondée. Elle traduit, en effet, le souci de préserver la souveraineté de notre pays et de servir ses intérêts stratégiques. Mieux : une telle décision a offert à notre pays l’occasion de revoir ses priorités et tracer ainsi la ligne de conduite appropriée. D’ailleurs, notre économie semble se comporter beaucoup mieux.

Lorsque le Fonds monétaire international, FMI, a «décrété» un blocage financier total sur la Tunisie, en raison du refus catégorique et légitime du Président de la République de se soumette à ses diktats, tous les observateurs ont envisagé le pire. Et chacun s’en est allé de son scénario dramatique. Certains parlent de tsunami financier et d’autres de crise et même d’effondrement économique.

Mais voilà que, trois ans après, ou presque, la Tunisie a su composer sans le FMI, contourner ses exigences douteuses et surtout infirmer toutes ces prévisions pessimistes.

En effet, le nouveau modèle de développement socioéconomique prôné par le Chef de l’Etat, et dans lequel le compter-sur- soi est le fondement incontournable, a permis à notre pays, non seulement de tenir le coup mais aussi et surtout de reconstituer, progressivement, une santé économique et financière.

Justement, pour s’en sortir et gérer, d’abord, le court terme, la Tunisie a pu responsabiliser le secteur bancaire et le mettre à contribution pour répondre aux besoins du financement notamment intérieur de l’Etat.

L’Etat s’est engagé en parallèle à apporter les correctifs nécessaires pour revaloriser ses ressources financières, sans pour autant impacter, d’aucune manière, les fondamentaux sociaux. D’ailleurs, selon une étude récente du centre Ali Ben Ghedhahem (voir La Presse du 22 janvier 2025), la Tunisie, malgré une situation plutôt complexe, a réussi «à maintenir des niveaux élevés de subventions». Mieux encore, le pays est en train de bien gérer sa politique de «maîtrise des équilibres financiers, notamment la masse salariale qui devrait se situer aux alentours de 13% du PIB contre 16,1% en 2019». Pourtant, les recrutements dans la fonction publique «ont repris avec 8.000 postes en 2023, 13.500 en 2024 et 21.000 attendus cette année».

La Tunisie a procédé, également, à la valorisation aussi bien du salaire minimum garanti que des pensions de la retraite, tout en améliorant, en même temps, le niveau de maîtrise du déficit budgétaire qui est passé de 7,4% du PIB en 2023 à 6,3% en 2024.

Efficacité financière

Notre pays a pu également honorer, même proportionnellement, ses principales exigences financières, aussi bien locales qu’internationales.

Ce bon comportement financier a été possible grâce à la rentabilisation de notre système fiscal, la rationalisation des dépenses et l’amélioration de la gouvernance au niveau des entreprises publiques. Sans parler de la réactivation de multiples et importants chantiers financiers tournant au ralenti ou carrément bloqués.

D’ailleurs, la revalorisation récente des notes souveraines de la Tunisie par les deux agences internationales Moody’s et Fitch Rating atteste, comme on l’a déjà souligné dans des éditions précédentes, de l’efficacité de la démarche de stabilisation financière mise en place.

Face à un tel comportement, les observateurs estiment, aujourd’hui, que la Tunisie est en mesure de prétendre, même à moyen terme, à l’autonomie financière pour peu qu’elle continue à apporter les retouches nécessaires notamment au niveau de sa politique sectorielle, la gestion de certains grands chantiers et son système de production.

Morale de l’histoire : la décision d’éloignement de la politique du FMI s’est avérée payante, surtout qu’elle a été dictée par les principes de souveraineté, d’intégrité et d’intérêt stratégique national.

D’ailleurs, certaines expériences ont nettement remis en cause l’efficacité des programmes de réformes imposés par l’institution financière internationale. On se rappelle le cas de l’Argentine, qui s’est engagé en 2000 dans un vaste programme de réformes préconisé par le FMI en contrepartie d’une aide financière. Mais l’application des réformes retenues a entraîné le pays dans une crise profonde. D’où la suspension immédiate dudit programme.

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