
Les États membres de l’Organisation maritime internationale (OMI), agence spécialisée de l’ONU, se sont prononcés vendredi à Londres en faveur de la mise en place d’un système mondial de tarification du carbone. Une avancée saluée par certains, mais jugée insuffisante par les pays insulaires du Pacifique.
À partir de 2028, tous les navires devront soit utiliser un mélange de carburants à faible intensité carbone, soit s’acquitter d’un paiement pour l’excédent de leurs émissions. Cette mesure, qui doit encore être formellement adoptée en octobre par l’assemblée de l’OMI, a été approuvée par la majorité des États présents, faute de consensus, a précisé une porte-parole de l’organisation.
Les fonds collectés serviront à soutenir les technologies ou carburants zéro ou quasi-zéro émission, ainsi qu’à accompagner les pays en développement dans la transition énergétique du transport maritime.
L’objectif de ce mécanisme est d’atteindre progressivement la neutralité carbone d’ici 2050, avec des étapes intermédiaires : une réduction de 40 % des émissions en 2030 par rapport à 2008, puis de 80 % en 2040.
Dans le détail, 63 pays, dont l’Union européenne, le Brésil, la Chine, l’Inde et le Japon, ont voté en faveur de l’accord. Seize s’y sont opposés, principalement des grands producteurs d’hydrocarbures comme l’Arabie saoudite, la Russie et les Émirats arabes unis. Les pays insulaires du Pacifique, qui plaidaient pour un prélèvement carbone universel dans le secteur maritime, se sont abstenus, estimant les mesures trop peu ambitieuses. Les États-Unis n’ont pas pris part au vote.
L’ONG WWF a salué une avancée positive, tout en exprimant ses réserves : « Le transport maritime représente environ 3 % des émissions mondiales — plus que la plupart des pays pris individuellement —, ce résultat pourrait donc avoir un impact significatif et créer un précédent pour d’autres secteurs. »
Mais le WWF ajoute que « les objectifs de réduction à court et moyen terme convenus ne garantissent pas d’atteindre la neutralité visée ».